NATHAN Marie, Wilhelmine

NATHAN Marie, Wilhelmine // Naissance : 12-4-1862 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) ; Domicile : Saint-Aubin-lès-Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 20-11-1943 à  ;  ; Assassinée

Marie Wilhelmine est la fille de Charles Nathan, avocat,et d’Élise Godchaux, issue d’une grande famille juive de fabricantsde drap luxembourgeois. Elle épouse en 1885 à Sandweiler (Luxembourg) René Fraenkel, un industriel teinturier dont l’entreprise est sise à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Le couple a trois enfants, Marthe née en 1885, Suzanne née en 1887 et Jacques né en 1900. Veuve depuis 1933, Marie habite 1 rue de la République à Saint-Aubin, puis elle quitte la Normandie en juin 1940 pour rejoindre ses enfants dans le sud de la France. Les teintureries que dirigeait son mari figurent parmi les entreprises juives recensées et sont aryanisées à partir de 1941.

Marie Fraenkel réside dans les Alpes-Maritimes, d’abord à Cannes puis dans une maison de repos située à Nice 29 boulevard Prince de Galles, dans le quartier Cimiez.C’est là qu’elle est arrêtée par la Gestapo le 15 octobre 1943. La ville est passée quelques semaines auparavant sous occupation allemande et voit se multiplier, sous la conduite du SS Alois Brunner, les arrestations de Juifs protégés jusqu’alors par les autorités italiennes. D’après une note des renseignements généraux de Nice rédigée après la guerre, Marie Fraenkel clame haut et fort son appartenance au judaïsme au moment où les policiers allemands fouillent les chambres de l’établissement à la recherche des pensionnaires juifs, et fait tout pour être emmenée. Transférée au camp de Drancy le 20 octobre 1943 (mle 6798), elle est déportée dans le convoi no 62 du 20novembre 1943 à destination d’Auschwitz. À l’âge de 81 ans, elle y est très probablement gazée dès son arrivée,le 25 novembre 1943 selon la date retenue par l’administration. Son fils Jacques, qui vit dans le sud,est arrêté en 1944 et déporté sans retour à Auschwitz, tandis que ses filles échappent aux arrestations. Son cousin elbeuvien Jean Simon  a quant à lui été déporté et assassiné en 1943.

Son nom figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf.

Sources : SHD-Caen : 21P 451 533,AM (Elbeuf) : 4H-ELB136 ; D. Chauvel, « Les Juifs elbeuviens déportés », Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf no 21, 1994 ; stevemorse.org ; gallica.bnf,weyland.lu/105-fraenkel ;industrie.lu/godchaux

Corinne Bouillot