FRAUENTHAL Colette

FRAUENTHAL Colette // Naissance : 22-6-1932 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 18-7-1943 à  ;  ; Assassinée

De nationalité française, Colette Frauenthal est la fille de Salomon  et de Lucie Frauenthal , ainsi que la petite sœur de René . Elle est scolarisée au lycée Jeanne d’Arc, le lycée de filles situé rue Saint Patrice, qui est réquisitionné dès juin 1940 et occupé par des soldats allemands. Le lycée Corneille, le lycée de garçons situé rue Louis Ricard, accueille les lycéennes de Jeanne d’Arc accompagnées de leurs professeurs l’après-midi. Colette assiste à l’arrestation de son père Salomon puis de son frère René. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, elle est appréhendée à son tour avec sa mère par la police française, parce que née juive, sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris, qui veut depuis plusieurs mois « liquider le département de ses Juifs ». Son responsable, l’officier SS Röthke, profite de l’attentat commis le 2 janvier contre un officier de la Feldkommandantur 517 abattu par un résistant FTP, place de la gare de Rouen rive droite. Il ordonne l’arrestation de tous les Juifs : hommes, femmes, personnes âgées et enfants dans le « Grand Rouen » et la Seine Inférieure, avec l’aide du Kommando régional de la Sipo-SD. Colette est amenée au commissariat central de police près de l’Hôtel de ville, où son identité est vérifiée une nouvelle fois. Puis elle est détenue quelques heures sous le contrôle de trois policiers français, dans le centre d’internement de la rue Poisson, aujourd’hui la rue des Requis, qui est aménagé dans une partie de l’actuel collège Fontenelle. Avant la fin du couvre-feu, elle est transférée par le train de Paris gare Saint-Lazare et un autobus parisien réquisitionné dans le camp de Drancy (Seine), où elle est internée en fin d’après-midi (matricule 18664). Elle est transférée ensuite dans le camp de Beaune-la-Rolande (Loiret) puis revient à Drancy. Le 18 juillet 1943, Colette Frauenthal est déportée avec ses parents par le convoi 57 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où elle est assassinée.

Nous ne l’oublions pas ; à Rouen son nom est inscrit sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P451872, AD76 : 3352W2, 51W170, 40W167, 22WZ51170 ; Holstein, D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p 31-35 ; Holstein, D., Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer juillet-août 1945 p 189-200 ; Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du Grand Rouen et la Shoah 9 juin 1940-30 août 1944 p 211-227

Françoise Bottois