FUCHS Débora

FUCHS Débora // Naissance : 2-7-1905 à Chmielnick (Pologne) ; Domicile : Etrépagny Eure () ; Repression : Déportée le 3-8-1942 à  ;  ; Assassinée

Debora Fuchs, née Stopnicka, épouse Abram Fuchs  le 17 mars 1931 à Paris. Après leur mariage, les époux s’installent à Étrépagny, dans l’arrondissement des Andelys, où naissent leurs deux enfants, Estéra et David, le 26 janvier 1932 et le 16 mars 1934.

Dans sa déclaration au recensement des Juifs prescrit par l’ordonnance allemande du 27 septembre 1940, Debora signale résider en France depuis 1929, comme son mari.

La famille Fuchs est arrêtée chez elle dans la soirée du 13 juillet 1942. Les Allemands emmènent d’abord Debora et les enfants, Abram étant absent ; il est pris cependant quelques heures plus tard. Il s’agit de la première rafle des Juifs de l’Eure en vertu des accords Oberg-Bousquet qui prévoient la déportation des Juifs étrangers. Ce jour-là, 16 Juifs étrangers, de nationalité polonaise ou russe, sont arrêtés par les Allemands (14 ont été identifiés grâce à la liste de distribution des étoiles). Parmi eux, une personne est déportée à l’île d’Aurigny, où sont envoyés les conjoints d’aryens et cinq enfants de nationalité française, parmi lesquels Estéra et David Fuchs, sont remis « en liberté ». Un procès-verbal de gendarmerie signale que les enfants ont été emmenés à l’hôpital des Andelys ; les archives de l’Eure restent cependant muettes quant au lieu où Estéra et David ont ensuite été placés. Seule certitude, leurs noms ne figurent pas parmi ceux des déportés juifs de France.

Abram et Debora Fuchs, ainsi que les huit autres personnes, sont d’abord conduits à la maison d’arrêt d’Evreux, « autorisés à emporter un paquet de linge et des vivres pour trois jours », puis à Rouen, d’où ils sont transférés quelques jours plus tard au camp d’internement de Pithiviers, dans le Loiret. Le 3 août, 1942, trois jours après son mari, Debora Fuchs est à son tour déportée à Auschwitz par le convoi n°14. On ignore si elle est sélectionnée pour le travail à l’arrivée du train deux jours plus tard ou directement envoyée à la chambre à gaz.

Son nom est gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris, dalle n° 32, colonne n° 11, rangée n° 2.

Sources : AD27 : 14W90, 14W91, 14W92 ; CDJC : Mur des noms, Y. Lecouturier, Shoah en Normandie, p. 121-122 ; memorialdelashoah.org

Sandrine Labeau