
ADAM Lucien
Né le 12 octobre 1911 à Maubeuge (Nord) ; domicilié au Trait (Seine-Inférieure) ; déporté le 23 janvier 1943 à Sachsenhausen ; décédé.
ADAM Lucien // Naissance : 12-10-1911 à Maubeuge (Nord) ; Domicile : Le Trait Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à ; ; Décédé
Lucien Adam, marié depuis 1938 avec Geneviève Salaün, habite rue du Maréchal Foch. Serrurier aux Ateliers et Chantiers du Trait, il est délégué du personnel depuis 1937. Adhérent du Parti communiste et membre de la CGT, il est durant la Drôle de guerre, affecté spécial comme mécanicien dans l’aviation.
La guerre à peine terminée, après sa démobilisation, au mois d’août 1940, alors que le Parti est interdit depuis 1939, il s’engage en résistance au sein du mouvement de la CGT et du Front national.
Il est arrêté par la police française au Trait, le 22 novembre 1940, à la suite d’une
perquisition. En effet, militant, il distribue des tracts dont certains ont vraisemblablement
été découverts à son domicile. Il est jugé et condamné par le tribunal correctionnel
de Rouen à deux ans de prison et 200 francs d’amende avec Louis Duchesne
, un camarade syndicaliste comme lui. Il passe plusieurs mois à la centrale de Clairvaux
située sur la commune de Ville-sous-la-Ferté. C’est dans cette prison que nombre d’opposants
politiques ont été rassemblés... Lucien Adam est alors employé comme bûcheron à Bar-le-Duc,
dans la Meuse, à une centaine de kilomètres.
Bien qu’il ait purgé sa peine, le 5 décembre 1942, l’administration française le remet aux Allemands. En effet, depuis la rupture du pacte germano-soviétique en juin 1941, les communistes sont devenus des ennemis du Reich. Qui plus est, la « guerre totale » nécessite d’importants recrutements de main-d’œuvre prélevée dans les territoires occupés afin de faire tourner les usines d’armement. C’est ainsi que Lucien Adam est conduit au camp d’internement à Compiègne (mle 9 875) au Fronstalag 122 puis transféré le 23 janvier 1943 au KL Sachsenhausen (mle 59 085) en tant que déporté politique. Il est affecté au Kommando Heinkel, le plus important des camps-usines extérieurs où 6 à 7 000 détenus sont astreints au travail forcé pour la construction d’avions de combat.
Son oncle André Louis indique qu’il a quitté le camp, lors de son évacuation forcée, le 21 avril 1945, dans une marche de la mort qui dure pour lui jusqu'au 2 mai. Ce jour-là, épuisé, il est laissé sur le bas-côté de la route où il aurait été enlevé par une ambulance de la Croix-Rouge. Il aurait été conduit dans un hôpital de campagne soviétique à Grabow, situé à une centaine de kilomètres à l’est de Hambourg. Il y est probablement décédé et enterré.
Le nom de Lucien Adam est honoré sur le mémorial du Parti communiste français, situé au n°33, place du Général de Gaulle à Rouen.
Sources : SHD-Caen : 21P416706 , SHD-Vincennes : 16P2821 ; fusilles-40-44 .maitron.fr
Catherine Voranger
Mots-clés :
- 12-10-1911
- Maubeuge, Nord
- Le Trait, Seine-Inférieure
- 22-11-1940
- Le Trait, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Ville-sous-la-Ferté, Prison de Clairvaux, Aube
- Bar-le-Duc, Meuse
- Ville-sous-la-Ferté, Prison de Clairvaux, Aube
- Compiègne, Camp de Royallieu, Oise (98 756 936)
- Sachsenhausen (59085)
- Heinkel (59085)
- Sachsenhausen (59085)




