GARCIA GARCIA Miguel

GARCIA GARCIA Miguel // Naissance : 8-5-1894 à Matapozuelos (Espagne) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Déporté le 30-6-1944 à  ; 16-2-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé

C’est sans doute les conséquences de la guerre d’Espagne qui conduisent Miguel Garcia Garcia, né le 8 mai 1894 à Matapozuelos en Castille, à s’exiler en France. On ne sait ce qui le mène à Louviers, sinon peut-être la présence de sa sœur, Eulalie, qui a épousé un Français, Félix Iscar. C’est chez eux qu’il loge, au 10 place de la Poissonnerie, quand il est arrêté le 28 janvier 1940 comme républicain espagnol proche des milieux communistes par la police française, alors sous l’autorité d’un gouvernement républicain. D’abord interné au camp du Vernet (Ariège), créé en 1939 pour y regrouper les « indésirables étrangers » – c’est-à-dire les réfugiés espagnols – il est ensuite transféré dans un autre camp d’internement, non loin de là, un peu plus au nord, le camp de Noé en Haute-Garonne le 16 juin 1941. Celui-ci est une création du gouvernement de Vichy qui multiplie les camps en zone non-occupée pour y regrouper les Juifs, les Républicains espagnols et tout autre individu qu’il juge dangereux pour la sécurité du pays.

Les archives ne disent rien de la maladie ou de l’accident qui conduisent Miguel Garcia Garcia à l’hôtel-Dieu de Noé le 6 janvier 1942 puis à l’hôpital de Toulouse où il séjourne six mois. Renvoyé au camp du Vernet en juin 1942, il y reste pendant deux ans.

Le 30 juin 1944, les autorités allemandes décident de déporter de nombreux étrangers et français internés au Vernet dans un convoi de plus de 700 personnes. Ils partent dans ce qu’on a appelé le « train fantôme ». Parti de Toulouse alors que la libération du territoire est en cours, le convoi subit moult bombardements, arrêts et déviations, notamment vers Bordeaux où il reste une vingtaine de jours. Composé en majorité d’étrangers, le train met 57 jours pour arriver à sa destination : Dachau. Le déporté espagnol y est immatriculé sous le numéro 94 147.

Interné depuis 1940, déporté dans des conditions effroyables, sans doute fragilisé par son état de santé, Miguel Garcia Garcia qui avait fui la dictature espagnole meurt le 16 février 1945 au camp de Dachau, après cinq ans de détention. Il avait 50 ans.

Étranger, son nom n’est répertorié dans aucun lieu de la mémoire nationale.

Sources : SHD-Caen : 21P453569

Ludivine Ponte