GARGAN André

GARGAN André // Naissance : 20-4-1910 à Concarneau (Finistère) ; Domicile : Grand-Couronne Seine-Inférieure () ; Repression : Exécuté le 24-8-1944 à Grand-Couronne (Seine-Inférieure) ; Décédé

Né dans une famille de pêcheurs, André Gargan est coiffeur lorsqu’il épouse Marcelle Sanson en 1935. Ils auront trois garçons. En 1938, le couple s’installe à Grand-Couronne. Ouvrier à la PEC (Potasse et Engrais Chimiques), il a, comme beaucoup de travailleurs postés, une autre activité : coiffeur dans un local, rue des Champs, proche de l’avenue de Caen.

En août 1944 de violents combats ont lieu dans la forêt de La Londe, le bourg est livré à la soldatesque. Une patrouille de SS arrête André Gargan et Robert Prouin  et les fusille. Il existe deux versions des conditions et des raisons de cette double exécution.

Celle de Mme Gargan dans la demande de reconnaissance du statut d’interné politique pour son mari, attribué en avril 1954 : « Ayant donné asile à monsieur Prouint qui avait une mitraillette et qui été poursuivi par des SS tout deux ont été interroger et fusillé sur le coup à Grand-Couronne ». Deux témoins confirment les faits. Le lieu de l’exécution n’est pas précisé.

La deuxième version est celle d’un responsable de la Défense passive, M. Houel, qui affirme que des Allemands avaient garé une carriole chargée de leur butin : postes de radio, importante somme d’argent dans la cour d’un ancien cultivateur, rue des Champs. Elle était très visible de la rue ; les deux Couronnais, tentés par les postes de radio vont à la voiture, les Allemands les surprennent et croyant que c’est l’argent qu’ils voulaient récupérer les fusillent.

Ces versions ne permettent pas d’établir l’heure de l’exécution : les actes de décès indiquent : « 20 h 45 à leur domicile » mais fusillés ensemble, ils ne peuvent décéder à la même heure dans des lieux aussi éloignés, c’est sans doute l’heure à laquelle les corps ont été transportés chez eux ; ni le lieu : rue de l’Industrie domicile de Gargan, ou rue des Champs proche de l’avenue de Caen, domicile de Prouin ? Ni le motif : récupération risquée de matériel pillé ou acte de résistance ? Aucun d’eux n’appartient à un mouvement de résistance et n’a eu, antérieurement, d’activités résistantes.

Sources : SHD-Caen : 21P346261, 21P611822 ; EC (Grand-Couronne) ; Archives de la Société d’Histoire de Grand-Couronne

Gérard Gillard