GASNIER Roger

GASNIER Roger // Naissance : 29-7-1916 à Saint-Herblon (Loire-Inférieure) ; Domicile : Le Mans Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ; 29-8-1944 à Hartheim (Autriche) ; Décédé

Roger Gasnier est le fils d'Anne-Marie Joliveau, cultivatrice au Moulin de Beauvais à Saint-Herblon (Loire-Inférieure) et de Célestin Gasnier, mariés à Saint-Herblon en 1919.

Ouvrier ajusteur à la SNCF, le cheminot est un militant communiste et syndicaliste qui participe à la création d'un groupe de Francs-tireurs et Partisans français, à Sotteville-lès-Rouen, dans la banlieue rouennaise où il réside, rue Flaubert. Il est arrêté par la brigade spéciale de la Police française au domicile de sa mère, chemin du Gué de Préau, au Mans (Sarthe) le 15 ou le 16 avril 1941. Jugé par les tribunaux français, il condamné le 11 juillet 1941 à 18 mois de prison par le tribunal correction du Mans pour diffusion de tracts communistes. De fait, depuis la signature du pacte germano-soviétique et la déclaration de guerre à l’Allemagne, le Parti communiste est interdit d’exercice dans le pays, suspecté d’accointances avec l’URSS. Roger Gasnier est alors est incarcéré à la maison d’arrêt du Mans du 15 avril au 15 novembre 1941, puis il est transféré à la Centrale de Poissy où de nombreux communistes ont été rassemblés. Bien que sa peine soit désormais acquittée, il est maintenu en détention jusqu'au 9 avril 1943. À cette date, l’administration pénitentiaire livre ses détenus aux autorités allemandes. Roger Gasnier est conduit au fort de Romainville où il arrive le 10 avril. Il y reste jusqu'au 19 avril 1943, date de son départ pour le secteur allemand du camp de Royallieu à Compiègne (mle inconnu). Roger Gasnier est déporté vers le camp de concentration de Mauthausen le 20 avril 1943. Il y arrive le 22 avril (mle 28 072). Il est affecté au Kommando de Gusen le 6 mai 1943 (mle 47 592) où il travaille dans une carrière de pierres. Puis, sans doute jugé « inapte au travail » parce que trop faible, il est transféré au château de Hartheim, tristement célèbre comme centre de mise à mort des handicapés depuis 1933. Il subit le même sort : il est gazé. Son décès est enregistré à la date du 29 août 1944.

Le nom de Roger Gasnier figure parmi les quarante-trois du monument à la mémoire des cheminots de la SNCF du Centre de Rouen fusillés ou morts en déportation dans le grand hall de la gare de Rouen.

Sources : SHD-Caen : 21P453949 ; Fonds Choumoff-Climent ; AD 76 : 51 W4 ; EC ( Vair-sur-Loire, Saint-Herblon) ; Fontaine, T. (dir.), Cheminots victimes de la répression, p. 653-654 ; Mauthausen III Monument

Jean-François Maillard