
Photo : Musée Auschwitz
GAUDEAU Roger, Charles
Né le 25 décembre 1901 à La Barre-en-Ouche (Eure) ; domicilié aux Andelys (Eure) ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz ; décédé le 15 septembre 1942 à Auschwitz.
GAUDEAU Roger, Charles // Naissance : 25-12-1901 à La Barre-en-Ouche (Eure) ; Domicile : Les Andelys Eure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à ; 15-9-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé
Né le 25 décembre 1901 à La Barre-en-Ouche (Eure), Roger Gaudeau intègre l’École normale d’Évreux dont il sort en 1921 comme instituteur. Il débute sa carrière dans sa ville natale, avant d’enseigner à Saint-Pierre-du-Mesnil, Fourmetot puis aux Andelys. Le 14 août 1924, il épouse Marie Piédelièvre, qui est aussi institutrice. Leur fils, Claude, naît le 15 mars 1932 à Fourmetot (Eure).
C’est au Petit-Andely qu’il exerce son métier d’instituteur quand, le 23 octobre 1941, Roger est arrêté par la Gestapo d’Évreux à son domicile. Le vent a tourné en Europe : le 22 juin 1941, l’Allemagne a envahi l’U.R.S.S. et fait désormais la chasse aux communistes dans toute l’Europe occupée, l’Eure n’y échappe pas. Des rafles ont lieu aux Andelys, à Gaillon… C’est sur ce motif qu’ils viennent arrêter Roger Gaudeau, immédiatement transféré à la prison d’Évreux. À l’origine de son arrestation, son épouse évoque une « dénonciation calomnieuse » et une « vengeance politique ».
En effet, Roger Gaudeau est connu pour être militant de la S.F.I.O depuis 1927 et il a également été secrétaire de l’Union locale des syndicats ouvriers des Andelys et en 1936, il soutient le Front populaire. Mais, aux dires des autorités locales, on ne lui connaît aucun engagement au sein du Parti communiste. En mars 1942, la gendarmerie et le commissaire de police des Andelys, le maire et un conseiller municipal confirment sa non-appartenance au PCF ainsi que la parfaite neutralité observée par l’instituteur dans l’exercice de ses fonctions. Le sous-préfet des Andelys tente d’intercéder auprès du commandant de la Sicherpolitzei d’Évreux et du préfet de l’Eure en août 1942. Mais rien n’y fait.
Après six mois passés dans les geôles françaises, le 6 juillet 1942, Roger Gaudeau quitte Compiègne dans le convoi dit des « 45 000 », le seul des convois de déportés politiques destinés au camp d’Auschwitz-Birkenau. La plupart du millier d’hommes (90%) sont communistes ou sympathisants, ne retrouveront pas leurs foyers. Le déporté, interné au bloc 11, contracte le typhus à la fin du mois d’août 1942 et décède le 15 septembre à l’infirmerie du camp.
En 1946, un premier hommage lui est rendu aux Andelys où une rue, en face de l’école où il a enseigné, porte son nom ainsi que, depuis 1968, un collège. Une plaque commémorative aux monuments aux morts de la commune porte la mention « Roger Gaudeau, instituteur public, déporté politique, mort à Auschwitz (Pologne), le 15 septembre 1942 ».
Sources : SHD-Caen : LA11135 ; AD27 : 2111W82 ; memoirevive.org
Ludivine Ponte
Mots-clés :
- 25-12-1901
- La Barre-en-Ouche, Eure
- Les Andelys, Eure
- 23-10-1941
- Les Andelys, Eure
- Evreux, Eure
- Compiègne, Royallieu, Oise (2004)
- Auschwitz (45574)
- Auschwitz, II-Birkenau (45574)
- 15-9-1942
- Auschwitz, Pologne




