GERSZT Chaïm

GERSZT Chaïm // Naissance : 5-11-1904 à Izbica (Pologne) ; Domicile : Rouen NA () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 4-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Jugé de « nationalité indéterminée » à son arrivée en France en 1927, Chaïm Gerszt vit d’abord à Paris (Seine) où il épouse Beila Rotbard  le 7 juillet 1932 et où naissent ses deux fils, Nathan  le 17 avril 1934 et David  le 10 juillet 1937 qui deviennent français dès leur naissance selon la volonté de leurs parents.

Le 15 septembre 1939 la famille déménage à Rouen, 44 bis rue de la République. Il exerce la profession de marchand ambulant, jusqu’à ce que l’ordonnance allemande du 26 avril 1941 lui interdise de faire du commerce. Sans travail et donc sans argent la vie devient très difficile. Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942 à l’heure du couvre-feu il est arrêté à son domicile par la police française, parce que d’origine juive, lors de la première rafle de 77 juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf (Seine-Inférieure). Cette rafle est décidée et préparée depuis plusieurs mois par la section antijuive de la Gestapo de Paris, organisatrice de la déportation des Juifs de France, en liaison permanente avec le lieutenant-colonel SS Adolf Eichmann, l’organisateur de la déportation des Juifs de l’Europe occupée à Berlin et avec l’aide de l’antenne régionale de la Sipo-SD installée à Rouen. Elle est ordonnée à cette date après un attentat commis contre deux marins allemands par des résistants FTP, afin de cacher sa véritable finalité aux Français et la faire passer pour un acte de représailles. Chaïm Gerszt est détenu pendant cinq jours à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle, secteur allemand. Le 12 mai il est transféré par le train de Paris (Seine) de 8 heures 37 à la gare Saint-Lazare où un autobus parisien réquisitionné le conduit dans le camp de Drancy (Seine). Le 22 juin 1942 il est déporté par le convoi n°3 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz (mle 40 837) où il est assassiné.

Il n’est pas tombé dans l’oubli et son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : Mémorial de la Shoah : LXV-5 : SHD-Caen 21P455113 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W Z11868 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 145-160

Françoise Bottois