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GIGAREFF Georges, Michel, Téodor

Né le 14 juillet 1921 à Alençon (Orne) ; domicilié à Carentan (Manche) ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz ; décédé le 29 novembre 1942 à Auschwitz.

GIGAREFF Georges, Michel, Téodor // Naissance : 14-7-1921 à Alençon (Orne) ; Domicile : Carentan NA () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 29-11-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Georges Gigareff est le fils unique de Marthe Lebossé, née en 1898 à Bazoches-sur-Hoëne (Orne) et de Philippe Gigareff, né en 1895 à Moscou. Vétéran de la Première Guerre mondiale, ce dernier est naturalisé français en 1930. En 1939, très probablement, Georges Gigareff quitte l’Orne avec ses parents. La famille vient s’installer à Carentan au n° 9 de la rue du Château, une rue très commerçante, où son père ouvre une boutique de tailleur. Georges Gigareff est lui employé comme commis boucher dans un commerce de la ville.

Le 15 avril 1941, vers 19 heures, Georges Gigareff est interpellé au domicile de ses parents par deux Feldgendarmes accompagnés de deux gendarmes de la brigade de Carentan. Son arrestation ferait suite à une plainte déposée un an et demi plus tôt par le directeur de l’usine laitière Gloria, implantée depuis la fin du XIXe siècle dans la zone portuaire. Avec un camarade, le jeune homme aurait en effet organisé « une petite manifestation » contre l’industriel et envoyé quelques pavés contre la porte de sa demeure occasionnant des dégâts mineurs (Cherbourg-Eclair, 12 septembre 1939).

Conduit à la Kommandantur de Carentan, Georges Gigareff y passe la nuit. Le lendemain, il est transféré à prison de Saint-Lô. Le 27 mai suivant, il est condamné par le tribunal militaire allemand de la ville (FK 722) à neuf mois de prison pour « distribution de tracts et nouvelles germanophobes ». Il est ensuite dirigé sur Caen pour purger sa peine. Son père lui rend visite à plusieurs reprises, en compagnie de sa fiancée, une coiffeuse qui travaille dans un salon dans la rue où la famille réside. Le jour où il doit être libéré, il se présente à la prison pour le ramener dans la Manche mais apprend, avec surprise, que son fils a été dirigé sur Compiègne à la demande des autorités allemandes. Georges Gigareff a en effet été interné le 26 février 1942 au camp de Royallieu (mle 3 639) dans le cadre de la « politique des otages » mise en place par le MBF, le Commandement militaire allemand de Paris.

Le 6 juillet 1942, Georges Gigareff fait partie d’un convoi de près de 1 200 otages, essentiellement « politiques », déportés depuis la gare de Compiègne au camp d’Auschwitz, en Pologne. À leur entrée au camp, le 8 juillet, ils reçoivent des matricules compris entre les numéros 45 157 et 46 326, d’où le nom de « convoi des 45 000 » attribué après-guerre à ce transport singulier. Celui de Georges Gigareff reste lui incertain (peut-être le 42 239 selon les listes reconstituées). Malgré une condition physique solide, le jeune homme ne résiste pas longtemps au régime dantesque imposé aux détenus. Il meurt moins de cinq mois après son arrivée, le 29 novembre 1942, d’après les registres de décès du camp. Il avait 21 ans seulement.

À Carentan, son souvenir est rappelé sur le monument aux morts de la ville ainsi que sur une plaque apposée en 2009 rue du Château là où il habitait. Il figure aussi sur le monument départemental dédié aux victimes du nazisme à Saint-Lô.

Sources : SHD-Caen : 21P455372 ; auschwitz.org ; deportes-politiques-auschwitz.fr ; memoirevive.org ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny

Mots-clés :

Déporté
  • 14-7-1921
  • Alençon, Orne
  • Carentan
  • 15-4-1941
  • Carentan, Manche
  1. Saint-Lô, Manche
  2. Caen, Calvados
  3. Compiègne, Royallieu, Oise
6-7-1942, I.042
  1. Auschwitz
Décédé
  • 29-11-1942
  • Auschwitz, Pologne
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