BARBAULT Jean-Baptiste, Émile, Joseph

BARBAULT Jean-Baptiste, Émile, Joseph // Naissance : 19-7-1881 à La Tourlandry (Maine-et-Loire) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déporté le 25-7-1942 à  ; 10-2-1945 à Gross-Rosen (Pologne) ; Décédé

Jean-Baptiste et son frère jumeau Henri, sont nés à La Tourlandry le 19 juillet 1881 dans une famille de tisserands. Âgés de 33 ans en 1914, les deux frères sont mobilisés dans le 77e régiment d’infanterie, mais la guerre les sépare. Henri décède le 16 juin 1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), tué à l’ennemi. Quant à Jean-Baptiste, blessé à de nombreuses reprises, notamment en Argonne le 17 août 1916 alors qu’il était en première ligne, il est cité comme un soldat « courageux et dévoué » et termine la guerre décoré de la Croix de guerre avec palme et de la médaille militaire, malgré une condamnation avec sursis pour « désertion à l’intérieur » en février 1918. Démobilisé un an plus tard, il rentre chez lui et reprend le cours de sa vie. En 1923 cependant, son commerce fait faillite. Sans doute est-ce l’une des raisons de son départ, aux alentours de 1927, pour Vernon (Eure) où il ouvre au 7, quai Caméré un atelier de plomberie. Séparé de son épouse Louise Martin, il y vit en concubinage avec Germaine Huet, née le 25 février 1894 à Tourny (Eure).

Le 24 juin 1942, la Feldgendarmerie frappe à sa porte. Les Allemands perquisitionnent le domicile de Jean-Baptiste et découvrent, caché sous le plancher de son atelier, le fusil de chasse qu’il ne s’était pas résolu à déposer à la gendarmerie comme exigé par la loi du 5 mars 1942. Jean-Baptiste a sans doute été dénoncé par un voisin.

Inculpé pour détention d’armes et de munitions, il est aussitôt incarcéré à la maison d’arrêt d’Évreux. Le 16 juillet 1942, il est transféré au centre pénitentiaire de Fresnes avant d’être déporté le 25, en vertu du décret Nacht und Nebel qui autorise les Allemands à déporter dans le plus grand secret les ennemis du Reich pour les juger en Allemagne et les isoler. Interné au camp de concentration d’Hinzert, il est transféré en préventive à la prison de Wittlich le 22 septembre et y demeure jusqu’au 19 septembre de l’année suivante. Jean-Baptiste est alors incarcéré à la prison de Wolhau jusqu’au 22 décembre 1944, puis envoyé au camp de Gross-Rosen, camp satellite de Sachsenhausen.

Il y décède le 10 février 1945, quelques jours avant la libération du camp par l’Armée rouge.

Son nom figure sur la plaque commémorative de l’hôtel de ville de Vernon.

Sources : SHD-Caen : 21P421054, J. de la Martinière, Liste de déportés « NN » ; AD49 : fiche matricule du recensement militaire (R non coté) ; EC (La Tourlandry) ; Memorialgenweb.org

Ludivine Ponte