GODEFROY Edmond, Eugène, Auguste

GODEFROY Edmond, Eugène, Auguste // Naissance : 12-8-1898 à Montmartin-en-Graignes (Manche) ; Domicile : Littry NA () ; Repression : Déporté le 24-2-1944 à  ; 14-2-1945 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Fils de Blanche Bréard, journalière, Edmond Bréard est légitimé par le mariage de sa mère le 16 février 1900 à Bricqueville (Calvados) avec Félix Godefroy. Forgeron, il vit par la suite à Littry dans ce même département. Marié avec Julia Marie le 21 décembre 1921, il est père de 11 enfants. Il travaille comme voiturier ramasseur de lait et maréchal-ferrant pour la laiterie Gervais. Suite à une dispute sous l’effet de l’alcool avec son fils Alphonse, Edmond Godefroy laisse partir un coup de fusil dans la direction de celui-ci sans le blesser. Son fils donne l’arme à son futur beau-père qui s’en remet au maire. Mais l’événement parvient à la connaissance de la gendarmerie. Edmond Godefroy est arrêté à son domicile, le 7 janvier 1944, pour cette agression et au motif qu’il détient un fusil de chasse.

Incarcéré le lendemain à Caen (Calvados), Edmond Godefroy est ensuite déporté le 24 février 1944 depuis la gare de l’Est en direction du KL Natzweiler-Struthof comme « NN », c’est-à-dire dans le cadre de l’opération « Nacht und Nebel » visant à faire disparaitre, sans laisser aucune trace, tous ceux considérés comme « opposants » par le régime nazi. Edmond Godefroy arrive le 25 février 1944 à Natzweiler et y reçoit son matricule, le 7 586, le triangle rouge et les vêtements qu’il doit marquer des lettres « NN ». Il est ensuite emmené le 14 juin à la prison de détention préventive de la ville de Brieg, proche de Breslau, pour être jugé. Il y parvient le 18 juin 1944. Mais en septembre 1944, la procédure « NN » est abrogée et Edmond Godefroy se retrouve au camp de Gross Rosen (mle 75 644). Le 8 février 1945, lors de l’évacuation, il embarque avec plusieurs milliers de détenus dans un train qui va rejoindre le camp de concentration de Mittelbau-Dora. Il y arrive le 11 et meurt le 14 février 1945, enregistré avec son matricule de Gross Rosen. Un jugement du 2 septembre 1947 fixe sa mort au 8 janvier 1944.

Sources : Thiery L. (dir.), Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, 2020, p.984

Dominique Mathieu