BARBEY Charles, Louis, Albert

BARBEY Charles, Louis, Albert // Naissance : 27-6-1898 à Trouville-sur-Mer (Calvados) ; Domicile : Bourg-Achard Eure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ; 18-9-1944 à Hartheim (Autriche) ; Décédé

Le 10 février 1942, les gendarmes de Bourg-Achard frappent au 311, hameau de la Vierge Marie à Bourg-Achard (Eure). Ils viennent arrêter Charles Barbey qui vit là avec sa mère.

Mobilisé en juillet 1918 puis de nouveau en septembre 1939, Charles avait été fait prisonnier et interné au Frontstalag 183 de Châteaubriant (Loire-Inférieure). Considéré comme « inapte », on le libère et le prisonnier rentre dans ses foyers et reprend le cours de sa vie de journalier agricole. Il semble que Charles aurait été affilié au Parti communiste avant la guerre et, malgré la dissolution et l’interdiction de ce parti le 26 septembre 1939, il ne cache pas ses opinions politiques aux dires de l’un de ses voisins témoignant après-guerre. Il aurait ainsi pris une part active à la distribution clandestine de tracts et journaux communistes. C’est la raison pour laquelle les gendarmes sont à sa porte, sans doute orientés par une dénonciation.

Arrêté puis interné à Pont-Audemer, Charles Barbey est jugé par le tribunal spécial de Rouen qui le condamne à deux ans de prison pour détention de tracts. Sa peine le conduit de la prison Bonne-nouvelle à Rouen à celle du fort de Romainville (n°écrou 2039) près de Paris à compter du 10 avril 1943, en passant par le centre pénitentiaire de Poissy. Le 20 avril 1943, il est déporté depuis Compiègne pour le camp de concentration de Mauthausen (mle 27 767) puis détaché le 15 juillet 1943 au camp annexe de Loïbl Pass où les prisonniers sont employés au creusement d’un tunnel. L’année suivante, à une date inconnue, Charles est transféré au château de Hartheim à Alkoven, près de Linz (Autriche). Depuis 1941, les Allemands utilisent ce château pour mettre en œuvre le programme Aktion 14f13 dont l’objectif est de se débarrasser des prisonniers « inutiles » des camps de concentration nazis. Touchant d’abord des déportés malades dont l’état physique ne permet plus d’effectuer un travail « rentable », l’opération finit par concerner également des prisonniers politiques tels que Charles, gazé le 18 septembre 1944.

Sources : SHD-Caen : 21P421100, fonds Choumoff-Climent ; P. S. Choumoff, Les Assassinats nationaux-socialistes par gaz en territoire autrichien : 1940-1945, 2000 ; monument-mauthausen.org

Ludivine Ponte