GOILLEAUX Jacques, Adolphe, Émile

GOILLEAUX Jacques, Adolphe, Émile // Naissance : 26-3-1918 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen NA () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Fils de Raoul Goilleaux, menuisier, et de Jeanne Chéron son épouse, Jacques Goilleaux fait son service militaire dans la marine nationale. Il se marie le 20 mai 1939 à Rouen avec Jacqueline Jori et Jacki, leur fils, naît en 1942. Membre du Parti populaire français – parti de collaboration – depuis le 25 avril 1942, Jacques Goilleaux en devient le secrétaire pour la ville de Rouen. Le 20 novembre 1942, il est arrêté et condamné à un an de prison pour des raisons inconnues. Il est employé par la suite comme comptable par l’Organisation Todt. Selon ses dires de l’après-guerre, Jacques Goieaux aurait caché à cette époque un réfractaire, puis se serait rendu à Paris où il aurait reçu des ordres du capitaine Fleury, lié au groupe résistant Éleuthère, bien que son nom ne figure pas dans la liste des résistants du réseau. Il aurait alors pour mission de soustraire des documents relatifs aux usines de munitions. Revenu à Rouen le 1er juillet 1944, il devient comptable de l’entreprise Linartz-Schwartz, une entreprise allemande.

Jacques Goilleaux est arrêté par la Feldgendarmerie à Rouen, le 26 mai 1944, selon lui pour sabotage de transports : il aurait en effet abîmé les pneus d’un camion transportant des peintures pour les Blockhaus allemandsdu Mur de l’Atlantique. Détenu à Rouen le 26 mai 1944, il est conduit le 24 juin 1944 à Fresnes (Seine). Début 1944, il est condamné à mort, maissa peine est, semble-t-il, commué puis qu’il est déporté le 15 août 1944 vers le KLBuchenwald où il arrive le 20 (mle 77 995). Le 3 septembre 1944, plus de 900 prisonniers, dont Jacques Goilleaux, sont conduits au KL Dora, et les deux tiers repartent pour le Kommando d’Ellrich-Juliushütte,. Après la guerre, le docteur Pierre Ségelle attestait de son « attitude digne et courageuse » dans ce camp où « il a beaucoup souffert ». Lors de l’évacuation le 4 avril 1945, Jacques Goilleaux part avec un convoi dans des conditions épouvantables. Il parvient le 10 au KLBergen-Belsen où il est enfermé au camp dit « camp des casernes ». Il est libéré le 15 avril 1945 par les troupes britanniques et rapatrié le 29 avril. Le 7 mai 1945, il est arrêté et détenu à la prison Bonne-Nouvelle en raison de son engagement dans un parti de Collaboration.

Jacques Goilleaux est décédé le 2 août 1992 au Coudray (Eure-et-Loir).

Sources : Thiery L. (dir.) Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 989

Dominique Mathieu