GRANOWSKI Isidore, dit Granos

GRANOWSKI Isidore, dit Granos // Naissance : 2-3-1884 à Tiraspol Odessa (Russie) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 13-2-1943 à  ;  ; Assassiné

Les sources sur le lieu de naissance d’Isidore Granowski divergent, mais c’est à Tiraspol, dans l’actuelle Moldavie, qu’il a été élevé par des parents cultivateurs. En 1905, il quitte l’Empire tsariste pour la France, qui le reconnaît plus tard comme réfugié russe. Il s’établit comme tailleur à Paris, où il épouse en 1906 sa compatriote Sarah Berkovitz et où naissent leurs deux fils, Maurice en 1907 et Léon en 1908. En 1915, la famille s’installe à Rouen. Isidore y poursuit d’abord son activité de tailleur à domicile, puis devient marchand d’habits. À partir du début des années 1930, il exploite avec ses fils une maison de confection, les « Vêtements Granos », dans un immeuble sis 30 rue Louis Ricard et 17 rue du Maulévrier, dont il est propriétaire. Il réside aussi à cette adresse.

Isidore Granowski est devenu Français par décret du 15 février 1933. Mais il est Juif et en octobre 1940, il est contraint de se faire recenser comme tel. Ses fils et lui vendent leurs parts de la société à des amies non-juives dès le mois de décembre, mais l’administrateur provisoire nommé peu après pour aryaniser le commerce suspecte une cession de complaisance et fait annuler la vente. Il liquide alors le fonds en 1941 avec l’aval des autorités allemandes, puis prépare la spoliation du bien immobilier. En septembre 1941, l’épouse d’Isidore décède à la Maison de santé départementale de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Inférieure) où elle est internée depuis plus de quatre ans. Ses fils échappent aux arrestations de 1942 et 1943 et survivent à la guerre.

Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, Isidore Granowski est arrêté à son domicile par la police française sur ordre de la Sipo-SD, dans la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure. Il est conduit au centre de regroupement et de transit de la rue Poisson à Rouen, où il est enregistré à 2 h 45, puis transféré quelques heures plus tard à Drancy (mle 18759). De là, il est déporté dans le convoi no 48 du 13 février 1943 à Auschwitz, où il est assassiné.

Sa mémoire est honorée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris et, sous son pseudonyme « Granos », sur la stèle des déportés juifs de la synagogue de Rouen.

Sources : AN : AJ38, 4981/2255, 4985/7713, F/9/5697 ; SHD-Caen : 21P 458 287 ; AD76 : 3352W2, 4M1548 ; EC (Paris).

Corinne Bouillot