GREBELSKI Salomon, dit Raymond

GREBELSKI Salomon, dit Raymond // Naissance : 15-9-1877 à Odessa (Russie) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 18-7-1943 à  ;  ; Assassiné

Au moment où il est arrêté comme Juif au Havre, Salomon Grebelski (ou Grebelsky), Russe de naissance connu sous le prénom de Raymond, y réside depuis de longues années. Employé de 1923 à 1940 comme interprète par la Compagnie Générale Transatlantique, il a épousé en avril 1933 une Française non juive, Jeanne Stéphan. Il a pris en charge les trois enfants que celle-ci a eus d’un premier mariage, tandis que lui-même est resté sans descendance. Jouissant d’une bonne réputation, il est naturalisé Français par décret du 17 mars 1938.

Il est arrêté une première fois en février 1942, dans la rafle de représailles à l’attentat communiste perpétré le 23 contre une colonne allemande. Sur intervention de son ancien employeur auprès des autorités d’occupation, appuyée par le sous-préfet du Havre qui souligne qu’il est en outre de santé précaire, il est libéré le 17 mars alors qu’il a déjà été transféré à Rouen (Seine-Inférieure). Mais il figure encore sur les listes du recensement des Juifs havrais de l’automne 1942 et n’échappe pas à la grande rafle de Seine-Inférieure planifiée par la section antijuive de la Gestapo de Paris, même s’il tente de faire valoir que sa mère est catholique et que sa santé s’est encore aggravée. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, entre 2 h et 3 h du matin, des policiers français l’interpellent à son domicile du 63 rue de Tourville. Après avoir consigné dans leur procès-verbal qu’il est marié à une femme catholique restée au domicile conjugal, ils lui enjoignent de réunir quelques effets personnels et le conduisent à la prison du Havre. De là, Salomon Grebelski est transféré le 17 au centre de rassemblement de la rue Poisson à Rouen, puis le 18 à Drancy (mle 18 835). Parce qu’il est conjoint d’« aryenne », il est transféré à Beaune-la-Rolande (Loiret) le 9 mars, mais reconduit à Drancy le 12 juillet en vue de sa déportation à Auschwitz six jours plus tard, par le convoi no 57. À l’âge de 65 ans, il est probablement envoyé à la chambre à gaz à son arrivée.

Son nom est inscrit sur le monument havrais Résistance et Déportation et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN (en ligne) : BB/34/494 ; AN/CDJC : F/9/5697 et 5757 ; SHD-Caen : 21P 458 415 ; AD76 : 32WZ92953, 54W5320 ; stevemorse.org/france ; ressources.memorialdelashoah.org.

Corinne Bouillot