GRISARD Bernard

GRISARD Bernard // Naissance : 11-5-1910 à Alençon (Orne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 12-5-1944 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Imprimeur à Alençon, Bernard Grisard est marié depuis le 8 juin 1934 avec Adrienne Sazérat et père de trois enfants : Gabriel né en 1935, Jean en 1937 et Christiane en 1942. Engagé très tôt dans la Résistance, il a d’abord contribué au camouflage de prisonniers évadés en 1940, puis de réfractaires au STO.

Sous-lieutenant de la Résistance intérieure française, Bernard Grisard participe à partir de janvier 1943 avec le Père Poulain, curé dans la paroisse d’Alençon, à l’élaboration de faux papiers. Il imprime des formulaires après le départ de ses ouvriers, les remet au Père Poulain qui les fait signer par Jean Dominique Boucher, enfant de chœur de 14 ans imitant parfaitement la signature du chef de division de la préfecture. En novembre 1943, l’abbé Marcel Ferré  prend en charge l’officine. Le 5 janvier 1944, Bernard Grisard est arrêté seul place Poulet-Malassis à Alençon, pour impression et fourniture de faux papiers, et placement de réfractaires. L’abbé Marcel Ferré et Paul Gost  seront pris le 27 janvier. Interné à la caserne Bonet puis à la prison d’Alençon, Bernard Grisard est envoyé le 12 avril 1944 au camp de Compiègne dans l’Oise (mle 31 905).

Le 12 mai 1944, il est déporté dans un transport de plus de 2 000 hommes à Buchenwald (mle 50 997). Le 6 juin 1944, avec 700 autres déportés, il est affecté à la SS Baubrigade III à Wieda. Après l’arrestation du commandant du camp jugé trop laxiste par les SS, tous les déportés sont renvoyés le 30 juillet 1944 au Tunnel de Dora, probablement employés au montage des bombes-volantes V1. Bernard Grisard effectue un passage au Revier entre le 30 août et le 9 octobre 1944. L’évacuation commence les 4 et 5 avril 1945. Le 11 avril, après plusieurs jours dans le froid, le convoi arrive à Bergen-Belsen : Bernard Grisard est enfermé au « camp des casernes », puis libéré par les troupes britanniques le 15 avril et rapatrié. Il est décédé à Alençon le 5 décembre 1973. Soixante-dix ans après son arrestation, celle de Paul Gost et de l’abbé Ferré, une plaque en l’honneur des membres de « l’officine du clocher » a été inaugurée le 26 janvier 2014 dans les lieux-mêmes de leur activité clandestine, la basilique Notre-Dame d’Alençon.

Sources : Le Livre des déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1027

Céline Thiery et Dominique Mathieu