GROSSMANN Samuel

GROSSMANN Samuel // Naissance : 21-6-1892 à Komarno (Pologne) ; Domicile : Evreux Eure () ; Repression : Déporté le 4-11-1942 à  ;  ; Assassiné

Né à Komarno, petit village de Basse-Silésie qui était alors une région allemande, Samuel Grossmann a, semble-t-il, longtemps vécu en Allemagne. Son premier enfant, Siegmund est, en effet, né à Düsseldorf en 1922. Sa femme, Chana (née Feldman en 1894), est elle aussi polonaise. On ignore pour quelle raison le couple s’est installé en France après la naissance de Siegmund, toujours est-il que leur second enfant, Fanny, a vu le jour à Paris en 1925. Dans la capitale, Samuel exerce le métier de menuisier, spécialisé en agencement de magasins. En 1928, Chana et Siegmund se marient à la mairie du Xe arrondissement.

Le 1er septembre 1941, pour une raison que nous ignorons, Samuel est interné à Drancy, 10 jours seulement après l’ouverture du camp. Il est libéré à la fin octobre, sans doute à la faveur de la vague de libérations des malades et des cachectiques. Dans les semaines qui suivent, Samuel Grossmann s’installe dans l’Eure puisque son nom apparaît dans les listes de la préfecture du département en janvier 1942. Á cette époque, il est domicilié au 11 rue de Panama, à Évreux ; plus tard, il emménage au 17 rue de La Rochelle. Sa femme et ses enfants ne l’ont pas suivi. Peut-être ont-ils fui la capitale. Quoiqu’il en soit, aucun des trois ne sera déporté.

Lors de la première rafle contre les Juifs étrangers âgés de 16 à 50 ans, le 13 juillet 1942, Samuel Grossmann, qui vient justement d’avoir 50 ans, n’est pas arrêté. Est-il déjà affecté sur le chantier militaire allemand à Pont-Audemer comme travailleur requis ? Quatre mois plus tard, le 9 octobre 1942, c’est là qu’il est raflé par les gendarmes et conduit au camp d’internement de Gaillon (Eure). Une semaine plus tard, il est transféré à Drancy avec sept autres Juifs raflés comme lui dans l’Eure le 9 octobre. Déporté à Auschwitz-Birkenau le 4 novembre 1942 par le convoi 40, Samuel Grossmann n’est pas rentré de déportation.

Son nom est gravé sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah à Paris, dalle no 40, colonne no 14, rangée no 1.

Sources : AD27, 14W 90-91 ; memorialdelashoah.org

Alexandre Doulut