GUIHO Eugène, Alexandre, Jean-Marie

GUIHO Eugène, Alexandre, Jean-Marie // Naissance : 31-12-1905 à Evreux (Eure) ; Domicile : Flers Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le NA-9-1944 à 7-3-1945 à Thalheim (Allemagne) ; Décédé

Eugène Guiho est né à Évreux dans une famille ouvrière. Son père, également prénommé Eugène, est mécanicien aux chemins de fer et sa mère, Marie Royer, est occupée au ménage. Ouvrier ajusteur-monteur à la société des procédés Loth à Athis (Orne), Eugène Guiho, célibataire, est domicilié au 48 rue Schnetz à Flers avant son départ en Allemagne.

Il est requis à l’automne 1942, comme de nombreux travailleurs qualifiés de l’industrie, pour participer à la relève forcée des prisonniers français. Il quitte donc la France le 20 octobre 1942 pour Allach, un des quartiers nord de München en Bavière. Logé au camp de travailleurs étrangers Unterkunfstatlager 3, il est employé par la firme Krauss Maffei AG à la fabrication de locomotives et de matériel de guerre.

En septembre 1944, Eugène Guiho est arrêté par la Gestapo à München-Allach après l’interception par la censure allemande de l’une de ses lettres adressées à son frère Francis, prisonnier de guerre à Berlin. Dans ce courrier, il décrivait la situation militaire et annonçait la fin de l’Allemagne nazie et la libération prochaine. D’abord interné à München, il est transféré au KL de Dachau (mle 112 417) où son entrée est enregistrée le 29 septembre 1944. Il y est détenu sous le régime de détention de protection (Schutzhaft) avant qu’il ne soit classé sous le statut de « AE » (Arbeitserziehungshäftling) à partir du 19 octobre 1944 comme d’autres travailleurs étrangers récalcitrants, ayant manifesté leur opposition, accusés de sabotage ou de tentatives d’évasion.

Eugène Guiho quitte Dachau le 31 janvier 1945 pour le camp spécial (Anhaltelager) de Thalham situé à une soixantaine de kilomètres au nord-est de München. Ce camp d’« éducation par le travail » (Arbeitserziehungslager, AEL) dépendant du Kommando de Mühldorf, compte environ 200 détenus employés dans une gravière. Il ne survit que quelques semaines à ces conditions de vie inhumaines puisqu’il meurt à Thalham le 7 mars 1945. Il est ensuite inhumé au cimetière d'Obertaufkirchen. Son acte de naissance erroné indique son décès le 3 avril 1944 dans un hôpital allemand.

Eugène Guiho est inscrit sur le monument aux morts de Mondeville (Calvados) où son père était domicilié en 1942.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P621502 ; Mémorial de Dachau ; AD27 : 2E7770 ; kz-gedenk-mdf.de ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet