LEVY Sara, Alice, Marguerite

LEVY Sara, Alice, Marguerite // Naissance : 15-1-1891 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 18-7-1943 à  ;  ; Assassinée

Sara Guillotin est issue d’une famille juive française originaire de Lorraine, les Lévy-Becker, installée à Rouen depuis le XIXe siècle. Elle a d’abord été employée de commerce dans l’entreprise familiale de confections et semble, d’après les recensements de population, avoir plutôt porté son troisième prénom, Marguerite. En 1912, elle épouse le dessinateur industriel Charles Plantrou, mais elle est veuve dès 1913 et reste sans enfant. Elle ne se remarie que bien plus tard, en mai 1940, avec René Guillotin, chef de bureau à la SNCF. Elle est déclarée sans profession dans les sources ultérieures, mais d’après son mari, elle a été en dernier lieu représentante de commerce. Une petite annonce publiée en juillet 1940 indique qu’elle cherchait un emploi en lien avec sa connaissance des affaires.

Au moment du recensement des Juifs d’octobre 1940, puis de son arrestation en 1943, elle réside 27 place de la Rougemare à Rouen. Elle fait partie des 137 victimes juives de l’agglomération rouennaise arrêtées dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, lors de la grande rafle départementale planifiée par la Gestapo et la Sipo-SD mais organisée par la préfecture vichyste. Dans la soirée, son arrestation est opérée sous les yeux de son mari par des policiers français, qui la conduisent à 0 h 35 au « centre d’accueil » rouennais de la rue Poisson. Dans ce centre qui sert de lieu de transit, elle passe le reste de la nuit avant d’être conduite au matin à Drancy,par le train Rouen-Paris de 5 h 45. Après quelques semaines d’internement (mle 18 665), elle est transférée le 9 mars au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret) car elle est conjointe d’« aryen » et non encore déportable. Mais le 12 juillet 1943, elle est réintégrée à Drancy et, de là, déportée six jours plus tard dans le convoi no 57 qui emmène un millier de Juifs vers Auschwitz. Elle est probablement gazée dès son arrivée dans le centre de mise à mort.

On peut lire le nom de Sara(h) Guillotin sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris (dalle no 19).

Sources : AN/CDJC : F/9/5698, 5758 ; AD76 : 3352W2, 6M565, 6M619, JPL3/272 ; EC (Rouen) ; ressources.memorialdelashoah.org, stevemorse.org/france

Corinne Bouillot