
BARRO Robert, André, Marius
Né le 14 janvier 1920 à Corneville-sur-Risle (Eure) ; domicilié à Illeville par Montfort-sur-Risle (Eure) ; déporté le 4 juin 1944 à Neuengamme ; rescapé.
BARRO Robert, André, Marius // Naissance : 14-1-1920 à Corneville-sur-Risle (Eure) ; Domicile : Illeville-sur-Montfort Eure () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à ; ; Rescapé Buchenwald Allemagne
Fils de meunier, Robert Barro vit chez ses parents à Illeville, il a à peine 18 ans lorsqu’il choisit de voir le monde : « j’ai vu la mer et ça me plaisait ». Il s’engage dans la marine marchande comme pâtissier en 1938. Réquisitionné pour le transport de troupes durant le conflit, Le Désirade repart vers l’Indochine, le 4 janvier 1941, avec à son bord, Robert Barro. Mais au retour, le navire est arraisonné par une patrouille britannique qui dirige le bâtiment sur Cape-Town, en Afrique du Sud. Le 30 juillet 1941, Robert signe son engagement dans les Forces navales françaises libres. Formé par les Britanniques comme opérateur radio, le jeune homme s’embarque sur le Empress of Asia qui rejoint Liverpool le 29 septembre 1941. Il est alors incorporé sur le HMS Royal Arthur jusqu’en février 1942. Il se porte volontaire pour les missions spéciales en septembre 1942 et est affecté au BCRA. « Fait bonne impression. Peut-être un peu jeune » dit son interrogatoire au BCRA qui le recrute au sein du réseau « R » Action du BOA. Parachuté le 12 juillet 1943 en Touraine, il vit sous de multiples identités. « Yves Bourdic », un soi-disant électricien, né le 10 septembre 1922 à Lorient (Morbihan), puis plus tard, celle de « Robert Geoffroy » ou encore « Berbère » ou « Peugeot ». Il échappe de peu à une première arrestation en janvier 1944, mais deux mois plus tard il est à nouveau interpellé.
Le résistant est pris le 10 mars 1944 par la Gestapo de Nancy à Crion (Meurthe-et-Moselle) dont les services de radiogoniométrie ont repéré les émissions clandestines en direction de l’Angleterre. Incarcéré à la prison Charles III de Nancy, il en est extrait pour un transfèrement vers celle de Dijon puis, en mai 1944, au camp de rassemblement de Royallieu (mle 38 516). Le 4 juin 1944, un convoi massif de plus de 2 000 hommes quitte la gare de Compiègne, à destination du KL de Neuengamme où Robert Barro arrive le 7 juin. Un mois plus tard, le 1er juillet, il est envoyé au KL Sachsenhauen où il arrive le 2 juillet (mle 84 167). Comme la plupart des déportés, il est utilisé comme main-d’œuvre forcée destinée à produire pour l’effort de guerre du Reich. Il rejoint le Kommando Bad Saarow en juillet 1944. C’est un petit camp situé à 50km au sud-est de Berlin qui abrite en souterrain une annexe destinée au repli de l'état-major de Hitler. Les détenus effectuent tous les travaux de terrassement et de construction des différents bunkers et galeries. Pour une raison inconnue, il repart au KL de Buchenwald le 4 février 1945 (mle 29 793) d’où il en sort le 11 avril 1945, date de la libération du camp par l’armée américaine. Si Robert Barro est vivant, il revient en France dans un état de santé des plus précaires. Gravement malade, il est hospitalisé sur place puis rapatrié le 22 avril vers l’hôpital de la Salpêtrière puis celui de Laënnec où il reste deux ans avant de fréquenter divers sanatoriums pour soigner la tuberculose contractée dans les camps.
Il décède le 10 octobre 2001 à Embrun (Hautes-Alpes).
Sources: Arolsen ; SHD-Caen : 16P35296, 21P73302; 28P4 334 7; AD27 : 2E6801 ; R. Barro, Un Normand de Corneville qui joua son timbre de cloche personnel, 2011; francaislibres.net ; matchid.io
Françoise Passera
Mots-clés :
- 14-1-1920
- Corneville-sur-Risle , Eure
- Illeville-sur-Montfort , Eure
- 10-3-1944
- Crion , Meurthe-et-Moselle
- Nancy, Prison Charles III, Meurthe-et-Moselle
- Dijon, Côte-d'Or
- Compiègne, Oise (38516)
- Neuengamme
- Sachsenhausen (84167)
- Bad Saarow (84167)
- Buchenwald (29793)
- 11-4-1945
- Buchenwald, Allemagne




