
Photo : AP Guyomard
HAION Sarah
Née le 8 septembre 1882 à Dunkerque (Nord) ; domiciliée à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; déportée le 13 février 1943 à Auschwitz ; assassinée.
HAION Sarah // Naissance : 8-9-1882 à Dunkerque (Nord) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à ; ; Assassinée
Sarah Haïon, de nationalité française, est née à Dunkerque, mais elle a depuis son enfance ses principales attaches à Elbeuf. Ses parents, Abraham Haïon, commerçant originaire de Mogador (Maroc) et Rachel née Antschel à Bucarest (Roumanie), s’y sont mariés en 1881 et son frère Mardochée Moïse y est né en 1885. C’est aussi dans cette ville que Sarah, devenue marchande de mercerie, épouse en 1901 Henri Bokonowski. Le couple réside un temps à Paris, où naît son fils Raymond en 1903, puis il revient en Normandie mais divorce en 1909. Au moment du recensement des Juifs d’octobre 1940, Sarah Haïon, qui a repris son nom de jeune fille et ne s’est pas remariée, vit 4 rue de la Rochelle à Elbeuf. Elle exerce la profession de marchande de jouets ambulante, mais son petit commerce est recensé comme entreprise juive en vue de son aryanisation.
Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, elle est arrêtée à son domicile par la police française, lors de la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure décidée par la section antijuive de la Gestapo de Paris et organisée en liaison avec la Sipo-SD régionale. Comme les autres personnes arrêtées dans l’agglomération rouennaise et à Elbeuf, elle est conduite au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen, où elle passe le reste de la nuit avant d’être acheminée vers le camp de Drancy. Elle est déportée dans le convoi no 48 du 13 février 1943 à destination d’Auschwitz. Son nom ne figure pas sur la liste du convoi, peut-être s’agit-il d’un oubli ou d’un remplacement de dernière minute. Elle est très probablement gazée à son arrivée, le 18 février 1943 selon la date retenue à l’état civil.
Son frère Mardochée, qui vit à Paris, est lui aussi déporté sans retour quelques semaines plus tard. Son fils Raymond est quant à lui rescapé du camp d’Aurigny où il a été interné en tant que « conjoint d’aryenne » en octobre 1943.
Le nom de Sarah Haïon figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf, sur celle du Jardin de la Mémoire à Dunkerque et sur le Mur des Noms à Paris.
Sources : SHD-Caen : 21P 461 172 ; AD76 : 3252W2 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136 ; EC (Dunkerque, Elbeuf, Paris) ; D. Chauvel, « Les Juifs elbeuviens déportés », Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf no 21, 1994 ; memorialdelashoah.org , collections.arolsen-archives.org , stevemorse.org ; bddm.org
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 8-9-1882
- Dunkerque, Nord
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- 15-1-1943
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Rouen, Centre de transit de la rue Poisson., Seine-Inférieure
- Drancy, Seine
- Auschwitz




