BASILLE Albert, André, Daniel dit André

BASILLE Albert, André, Daniel dit André // Naissance : 2-5-1924 à Les Loges (Seine-Inférieure) ; Domicile : Etretat Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 16-9-1943 à  ; 6-3-1944 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Il est le fils d’Henry et d’Élisa, née Callarec. Son père a été directeur d’école et maire des Loges. Albert Basille est un étudiant célibataire et patriote demeurant chez ses parents.

Il est âgé de 19 ans lorsqu’il quitte son domicile et sa famille le 3 août 1943 pour rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord. Son objectif est de continuer le combat contre l’Allemagne hitlérienne. Cependant, il est arrêté peu après par les Allemands à Perpignan (Pyrénées-Orientales) avant de franchir la frontière espagnole. Il est incarcéré à la citadelle de cette ville puis transféré le 10 août au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 17 669). Un billet envoyé aussitôt à sa famille par « une personne qui partage vos peines » porte ce message « Bon moral, mange bien, mais renfermé. Bons baisers ». L’expéditeur anonyme indique « qu’il (Albert Basille) est parti, ce jour, le 10 août 43 à 16 h 19 en voiture de 3e classe, bien encadré par des soldats allemands, donc impossible d’être vu ni accosté par qui que ce soit ». Le 16 septembre 1943, Albert Basille est déporté au KL de Buchenwald (mle 21 239) où il arrive le 18 septembre 1943. Il déclare alors le métier d’ouvrier agricole. Le 13 octobre 1943, il est affecté au Kommando Dora, annexe de Buchenwald qui abrite une usine de montage des fusées secrètes A4-V2. Il est contraint de creuser d’immenses galeries sous la montagne du Kohnstein. Albert Basille envoie à sa famille, le 30 octobre 1943, la carte réglementaire rédigée en allemand, demandant l’envoi de vivres, des vêtements et de l’argent. Il succombe le 6 mars 1944 à 9 h 30 à Dora. Albert Basille n’a pas encore vingt ans. Son acte de décès transcrit le 7 août 1947 au registre de l’état-civil des Loges fixe la mort d’Albert Basille au 14 mars 1944 à Buchenwald.

Le nom d’Albert Basille est reporté sur les monuments aux morts d’Étretat et des Loges, et gravé sur une plaque située à l’intérieur de l’église Notre-Dame-d’Étretat « à la mémoire des Marins et Soldats Enfants d'Étretat morts pour la Patrie et des soldats de l'Armée britannique inhumés dans le cimetière ».

Sources : SHD-Caen : 21P421798 ; Bu 7/2-9/2 ; Liste de l’Amicale de Buchenwald-BU 32/6 ; Thiery L. (dir.), Le Livre des 9 000 déportés de France à Dora, p.72.

Bernard Doncker