HARDY Roger, Julien, André

HARDY Roger, Julien, André // Naissance : 7-11-1919 à Bernay (Eure) ; Domicile : Beaumontel Eure () ; Repression : Déporté le 13-1-1944 à  ;  ; Rescapé Nordhausen Allemagne

Son père, André Hardy, mobilisé au moment de la naissance de son fils, travaille comme garçon épicier, et sa mère, Marie Siard, est ménagère. « Tué à l’ennemi » pendant la guerre, Roger Hardy est adopté par la Nation le 16 mars 1920. Célibataire, il exerce la profession de charpentier.

Pendant l’Occupation, il signe deux contrats de travailleur volontaire en Allemagne : le premier en 1941 pour la société Dynamit Nobel AG à Mühldorf en Bavière et le second en 1942 pour IG-Farbenindustrie AG à Lerverkusen en Rhénanie du Nord. Il est ensuite employé par l’Organisation Todt sur le terrain d'aviation de Beaumont-le-Roger (Eure). Surpris en train de s'introduire sur cet espace militaire, il est appréhendé pour vol. Une perquisition à son domicile permet de découvrir des fusils de chasse. Roger Hardy est aussitôt arrêté par la Feldgendarmerie de Bernay le 8 septembre 1943. Interné à Caen le jour même, il est transféré à Paris le 10 septembre.

Roger Hardy est déporté « Nacht und Nebel », « Nuit et brouillard » le 13 janvier 1944, en direction du KL Natzweiler-Struthof où il arrive le 14 janvier 1944 et reçoit le matricule 6 981, le triangle rouge et les vêtements qu’il doit marquer des lettres « NN ». Le 19 avril 1944, il est emmené à la prison de la ville de Wohlau pour être jugé. Mais en septembre 1944, la procédure « NN » est abrogée et Roger Hardy se retrouve au camp de Gross Rosen (mle 89 681). Le 8 février 1945, Roger Hardy est évacué vers le KL Mittelbau-Dora dans des conditions effroyables. Arrivé le 11, il est ré-immatriculé 10 9818 et, selon lui, affecté à divers chantiers. Atteint de tuberculose, il est jugé « inapte au travail » par les SS et dirigé vers la Boelcke Kaserne de Nordhausen. Il survit aux bombardements alliés des 3 et 4 avril 1945 et est libéré par les Américains le 11.

Rapatrié le 21 avril, il part longuement en convalescence. En décembre 1957, Henri Marfort affirme avoir côtoyé Roger Hardy en captivité et loue « son esprit de fraternité et ses qualités d’homme intègre ». Roger Hardy est décédé le 6 février 2015 à Poitiers (Vienne) à 95 ans.

Sources : Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1090

Dominique Mathieu