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HARIVEL Pierre, Jean, Alexandre

Photo : AP Brigitte Harivel-Boisson de Chazournes

Né le 25 mars 1900 à Caen (Calvados) ; domicilié à Caen (Calvados) ; déporté le 29 août 1944 à Neuengamme ; décédé le 19 janvier 1945 à Wilhelmshaven.

HARIVEL Pierre, Jean, Alexandre

HARIVEL Pierre, Jean, Alexandre // Naissance : 25-3-1900 à Caen (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 29-8-1944 à  ; 19-1-1945 à Wilhelmshaven (Allemagne) ; Décédé

Fils d'une vieille famille de Langrune-sur-Mer (Calvados), Pierre Harivel est très marqué par la Première Guerre mondiale et s'engage dès 1918 dans l'Artillerie. Après la guerre, démobilisé, il poursuit ses études tout en menant une activité importante dans la Réserve. Il est nommé Lieutenant dès 1926. Marié le 5 octobre 1923 à Argenteuil (Seine-et-Oise) avec Madeleine, Eléonore Schmidt, il est père de deux garçons, Michel, né le 22 octobre 1927 à Caen, et Jean-Pierre, né le 12 octobre 1928 à Caen. La famille réside au 19 place Saint-Sauveur à Caen.

Parallèlement il exerce avec beaucoup de succès la profession d’Agent Général d’Assurances à Caen, tout en passant tous ses temps libres près de la côte à Langrune-sur-Mer.

En 1939, il prend le commandement d'une batterie d'Artillerie et connait de bons succès militaires. Après l’armistice de 1940, il est démobilisé mais refuse rapidement cet état de fait et entre spontanément dans la Résistance où il prend très vite des responsabilités sous le pseudo de "Belhache". Le 1er juillet 1942, il signe à Londres son engagement dans les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) aux côtés du Général de Gaulle, sous le pseudo de "Marcel Murfer".

Traqué par la Gestapo, Pierre Harivel doit passer dans la clandestinité et part se cacher à Paris (Seine) où il exerce le commandement du réseau Centurie puis de l’OCM (Organisation Civile et Militaire) dont il est membre fondateur. En 1943, à la suite d’une vague d’arrestations, les réseaux de la Résistance dans l'Ouest sont très affaiblis et disloqués. Début 1944, Pierre Harivel est nommé Chef d’Etat-major puis Colonel dans les FFI, sous un autre pseudo, "Pradel". Quand Marcel Girard ("Moreau"), le commandant en chef de la région "M", la région du grand Ouest, composée des 14 départements de Bretagne, Pays de Loire/Vendée et Normandie, doit partir se cacher dans le centre de la France, c'est Pierre Harivel qui va en assurer le commandement par intérim. Avec la mission hautement stratégique de préparer le Débarquement, en rassemblant et en réorganisant les forces décimées par les nombreuses arrestations opérées fin 1943.

Après la réussite du Débarquement, la Gestapo, aidée par de nombreux collabos, le traque. C'est à Ardenay-sur-Mérize, près du Mans (Sarthe), le 24 juin 1944, qu'elle réussit à l'arrêter lors d’une réunion clandestine dans une sapinière discrète avec 14 des membres de son état-major, à la suite de la dénonciation par Joseph Genest, instituteur et résistant sarthois retourné, qui sera fusillé en 1945. Lors de cette embuscade ils sont tous arrêtés sauf un ...

Torturé, Pierre Harivel ne parlera pas. Après un long périple dans plusieurs prisons françaises, dont Le Mans à la prison des Archives et Angers à la prison du Prépigeon (Maine-et-Loire), on retrouve sa trace, dans un état d’épuisement et de santé effroyable, dans un train de déportés à Bourges (Cher), puis à Belfort (Territoire de Belfort), avant d’aboutir le 1er septembre 1944 au camp de concentration de Neuengamme (mle 43863), près de Hambourg. Il est affecté au Kommando de Wilhelmshaven pour travailler dans des conditions épouvantables dans le secteur "ferblanterie" des chantiers navals de la Kriegsmarine.

Il y décède d'une double pneumonie le 19 janvier 1945 à 11h30, veillé par deux compagnons de déportation, William Carr et le Capitaine Baraqué.

C'est grâce à eux que son action sera honorée, dès 1947, par la France qui lui décernera la Légion d’Honneur et la Croix de Guerre avec palme, à titre posthume.

En 1953, le Souvenir Français fera rapatrier sa dépouille qui sera inhumée avec les honneurs militaires au cimetière Saint Gabriel à Caen. En sa mémoire, la municipalité de Langrune rebaptisera l’ancienne "avenue de l’Est" en "rue du Colonel Pierre Harivel".

Plus récemment, le 8 juin 2019, une plaque commémorative a été apposée sur le mur de la maison familiale et, le 2 juin 2024, il est également honoré par la pose, devant sa maison, d’un "Stolperstein", petit pavé de mémoire attribué aux Résistants morts en déportation.

Enfin, son nom est inscrit sur le monument aux morts de Langrune-sur-Mer ainsi que sur les plaques commémoratives de l’ancien et de l’actuel Lycée Malherbre de Caen.

Sources : SHD-Caen : 21P623987 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados,2004, p.112 ; memorialgenweb.org ; AP de Brigitte Harivel-Boisson de Chazournes

Brigitte Harivel-Boisson de Chazournes

Mots-clés :

Déporté
  • 25-3-1900
  • Caen, Calvados
  • Caen, Calvados
  • 24-6-1944
  • Ardenay-sur-Mérize, Sarthe
  1. Le Mans, Sarthe
  2. Angers, Maine-et-Loire
  3. Bourges, Cher
  4. Belfort, Territoire de Belfort
29-8-1944, I.267
  1. Neuengamme (43863)
  2. Wilhelmshaven (43863)
Décédé
  • 19-1-1945
  • Wilhelmshaven, Allemagne
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