HEBERT Charles, Henri

HEBERT Charles, Henri // Naissance : 21-1-1921 à Trouville-la-Haule (Eure) ; Domicile : Somloire-par-Cholet Maine-et-Loire () ; Repression : Déporté le 14-12-1943 à  ;  ; Rescapé NA NA

Charles Hébert naît au hameau Du bout des haies, à Trouville-la-Haule, dans l’ouest du département de l’Eure de Marie Bernadette Delarue et Charles Louis Hébert, maçon. Il semble que les parents quittent la commune de Trouville avant 1931 car ils ne figurent plus sur les recensements de population à partir de cette date.

A l’âge adulte, Charles vient d’avoir 21 ans et exerce la profession de mécanicien. Il est requis pour le travail en Allemagne dans le cadre de la loi d’orientation de la main-d’œuvre de septembre 1942. Sous cette appellation se cache en réalité l’envoi en Allemagne d’ouvriers français qualifiés dans les métiers de la sidérurgie, métallurgie et des entreprises mécaniques. Après six mois de travail sur le territoire du Reich, le jeune homme réussit à rentrer en France à la faveur d’une permission, en février 1943. Il décide de ne pas repartir. Désormais considéré par les autorités françaises et allemandes comme un « hors la loi », il quitte le département de l’Eure. Comment a-t-il eu vent d’une cachette possible dans le Maine-et-Loire ? Les archives ne livrent rien à ce sujet mais quoi qu’il en soit, il se cache à Somloire-par-Cholet dans le Maine-et-Loire où le comte Henry de Champagny, héros de la Première Guerre mondiale, maire du village, conseiller général du département et demeuré ardent patriote, cache des jeunes hommes réfractaires au travail en Allemagne. Le 18 septembre 1943, une probable dénonciation conduit à l’arrestation par la Gestapo du comte et de plusieurs jeunes hommes dont Charles Hébert fait partie. À l’instar du comte de Champagny, il est interné à la prison du Pré-Pigeon d’Angers jusqu’au 30 octobre. Conduit au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (mle 19 913), il est déporté le 14 décembre 1943, dans un convoi de près de 1 000 prisonniers, pour le camp de concentration de Buchenwald (mle 38 010) dans lequel il passe deux ans. Affecté au Kommando de Schönebeck le 30 janvier 1944, où les détenus fabriquent des pièces pour les avions Junkers, il est libéré le 11 avril 1945 et rapatrié en France par le centre d’accueil de Lille un mois plus tard. Quant au comte de Champagny, il meurt le 14 mars 1944 au KL de Flössenburg.

Charles Hébert est décédé le 13 décembre 1985 à Houars dans les Deux-Sèvres.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P624674 ; AD27 : 2E7294, Bu 7/2-21/8, Liste amicale de Buchenwald,

Ludivine Ponte