HENAUX Raymond

HENAUX Raymond // Naissance : 13-4-1914 à Villers-en-Désoeuvre (Eure) ; Domicile : Villers-en-Désoeuvre Eure () ; Repression : Déporté le  ; Décédé

Raymond Henaux serait né le 13 avril 1914 au Villiers, mais il n’apparait pas sur les registres de l’état civil de la cité normande. Il s’agit peut-être d’un pseudonyme. Ouvrier domicilié dans sa commune natale, il est arrêté pour détention d’armes à une date indéterminée. Incarcéré à Évreux le 21 octobre 1942, il est bientôt classé dans la catégorie des prisonniers Nacht und Nebel (« Nuit et Brouillard ») par la Feldkommandantur d’Évreux. Cette procédure implique donc qu’il doit être déporté en Allemagne dans le plus grand secret pour comparaître devant une cour spéciale nazie, un Sondergericht. Dès le 16 décembre 1942, il est transféré au Cherche-Midi à Paris.

Raymond Henaux est ensuite déporté début 1943 au camp spécial d’Hinzert situé près de Trier (Trèves) en Allemagne. Dès le 4 février 1943, il est d’ailleurs conduit vers la prison de cette ville, avant de rejoindre, le 11, Köln (Cologne) où siège le tribunal spécial compétent pour les affaires NN. Probablement condamné, il est ensuite incarcéré à Wittlich et en Silésie à Breslau. Après l’abrogation de la procédure NN en septembre 1944, Raymond Henaux est transféré au KL Gross Rosen, mais le 8 février 1945, les SS évacuent l’intégralité des détenus. Embarqué pour un voyage effectué dans des conditions dramatiques, Raymond Henaux arrive à Dora le 11 février et devient le matricule 112 425. Dès le 22, il est affecté au Kommando d’Ellrich-Juliushütte. Probablement blessé ou très affaibli par les mois passés en déportation, il est jugé « inapte au travail » par les SS et sélectionné pour le convoi de 1 602 malades d’Ellrich dirigé le 3 mars 1945 vers le mouroir constitué à la Boelcke Kaserne de Nordhausen. Il en repart le 6 mars avec 2 251 hommes de Mittelbau dans le quatrième et ultime convoi d’extermination de malades. Arrivé le lendemain à Bergen-Belsen, Raymond Henaux disparaît comme la quasi-totalité des hommes de ce transport.

Sources : Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1103

Dominique Mathieu, Laurent Thiery