
HESLO Léon
Né le 2 mai1883 à Siauliai (Lituanie) ; domicilié à Notre-Dame-du-Vaudreuil (Eure) ; déporté le 25 mars 1943 à Sobibor ; assassiné.
HESLO Léon // Naissance : 2-5-1883 à Siauliai (Empire russe (Lituanie)) ; Domicile : Notre-Dame-du-Vaudreuil Eure () ; Repression : Déporté le 25-3-1943 à ; ; Assassiné
Léon Heslo est né en 1883 dans la ville lituanienne de Siauliai dans l’Empire russe. Nous ignorons tout de lui jusqu’à son mariage, le 8 février 1911 à la mairie du 18e arrondissement de Paris, avec Marguerite Wormser, née dans le 4e arrondissement le 10 mars 1894. Les archives ne livrent pas non plus la date de leur installation dans l’Eure, mais lors du recensement des Juifs, prescrit par l’ordonnance allemande du 27 septembre 1940, le couple vit déjà à Notre-Dame-du-Vaudreuil. Marguerite Heslo n’étant pas juive, seul Léon est recensé, comme l’atteste la liste des « Juifs ayant retiré l’étoile dont les conjoints ne sont pas inscrits comme juifs », sur laquelle figure Léon Heslo.
Le 30 juillet 1942, dans un courrier adressé au préfet de l’Eure, le maire de Notre-Dame-du-Vaudreuil indique que Léon Heslo « a quitté la commune ainsi que son épouse pour une destination inconnue ». Quelques jours plus tard, le 28 juillet 1942, il est arrêté, seul semble-t-il, alors qu’il tente de franchir la ligne de démarcation dans le département des Landes. Les archives ne mentionnent en effet ni son épouse, ni l’enfant qui est pourtant mentionné sur ses fiches d’internement dans les camps du Loiret un peu plus tard. Le 4 août suivant, Léon Heslo est transféré de la maison d'arrêt de Mont-de-Marsan au camp de Mérignac dans le département de la Gironde où sont internés les Juifs pris dans les trois départements de la préfecture régionale de Bordeaux (Landes, Basses-Pyrénées et Gironde). Le 26 août, il est conduit à Drancy dans un convoi composé de Juifs de toute la région arrêtés pour diverses infractions, parmi lesquels des enfants qui, placés après l’arrestation de leurs parents lors de la rafle des 15 et 16 juillet, sont à leur tour arrêtés et déportés.
Léon Heslo va alors connaître plusieurs mois d’internement dans différents camps. Quelques jours après son arrivée à Drancy le 1er septembre, il est transféré au camp de Pithiviers puis, le 24 septembre, dans celui de Beaune-la-Rolande. Réintégré à Drancy le 27 septembre, il est à nouveau envoyé à Beaune-la-Rolande le 9 mars 1943. Il est de retour à Drancy le 23 mars, cette fois pour être déporté à Sobibor. Est-ce en raison de son statut de « conjoint d’aryen » que Léon Heslo n’est pas déporté immédiatement à son arrivée à Drancy ? Ou bien parce que « apatride d’origine russe » au moment du recensement en octobre 1940, il est entre temps devenu « français par naturalisation », comme cela est indiqué sur les différentes fiches d’internement à son nom ? En effet, à l’été 1942, Drancy est le camp de transit avant Auschwitz pour les milliers de Juifs étrangers arrêtés en zone occupée au mois de juillet puis en zone non occupée à partir de la mi-août, en vertu des accords conclus entre René Bousquet et Karl Oberg les 2 et 4 juillet 1942. Les Juifs français qui arrivent à Drancy à cette période sont alors, faute de place, transférés dans les camps du Loiret. Mais le 10 février 1943, le secrétaire général de la police de Vichy accepte la demande allemande de déporter les Juifs français : dans les convois 52 et 53 des 23 et 25 mars 1943, les Juifs français sont majoritaires.
Déporté à Sobibor le 25 mars 1943 par le convoi n°53, Léon Heslo ne figure pas parmi les sept survivants de ce convoi (deux rescapés de la révolte-évasion de Sobibor et cinq évadés du convoi).
Son nom est gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris, dalle n°21, colonne n°7 , rangée n°3 .
Sources : AD27 : 14W 90-92, memorialdelashoah.org
Sandrine Labeau
Mots-clés :
- 2-5-1883
- Siauliai, Empire russe (Lituanie)
- Notre-Dame-du-Vaudreuil, Eure
- 28-7-1942
- Landes
- Mont-de-Marsan, Landes
- Drancy, Seine
- Sobibor
- Sobibor, Pologne




