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HOLSTEIN Bernard

Photo : AP Bottois

HOLSTEIN Bernard

Né le 20 août 1890 à Kovno (Empire russe) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 20 novembre 1943 à Auschwitz ; assassiné.

HOLSTEIN Bernard // Naissance : 20-8-1890 à Kowno (Russie) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 20-11-1943 à  ;  ; Assassiné

De nationalité française, ancien combattant des deux guerres mondiales et officier de réserve, il est l’époux de Juliette Cohen et le père de deux enfants : Jean né en 1924 et Denise née en 1927. Selon les quotas imposés par le statut des Juifs du 3 octobre 1940 et parce qu’il est officier de réserve, il est le seul chirurgien-dentiste juif autorisé à exercer sa profession dans Rouen rive droite. Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, il est arrêté à son domicile 79 rue Jeanne d’Arc par la police française, parce que né juif, lors de la première rafle de 77 Juifs de sexe masculin âgés de18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf. Cette rafle est décidée, préparée depuis de longs mois par la section antijuive de la Gestapo de Paris avec l’accord de Berlin et l’aide de la Sipo-SD régionale établie à Rouen. Elle est ordonnée à cette date après l’attentat commis sur deux marins allemands mortellement blessés par deux résistants FTP à Saint-Aubin- les-Elbeuf, afin de la faire passer officiellement pour un acte de représailles. Après cinq jours de détention à la prison Bonne Nouvelle secteur allemand, Bernard Holstein est transféré dans le camp de Drancy où il est interné sous le matricule 11723. Mais comme à cette date les membres actifs de l’UGIF, dont fait partie Juliette Holstein, et leurs familles sont épargnés, il est libéré le 8 août. Il rentre à Rouen et reprend son travail. Mais cinq mois plus tard, dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, il est de nouveau arrêté à son domicile avec son épouse Juliette et sa fille Denise par la police française dans la Grande Rafle de Rouen et du département. Cette dernière, qui a pour objectif « de liquider le département de ses Juifs », est décidée et préparée depuis longtemps par les responsables nazis en France. Le SS Röthke, le responsable de la section anti-juive de la Gestapo de Paris profite de l’attentat commis le 2 janvier contre un officier de la Feldkommandantur 517 et ordonne la rafle qu’il fait encore passer pour un acte de représailles. Bernard Holstein est amené au commissariat central de police, place de l’hôtel de ville de Rouen, où il doit déposer ses biens personnels : clefs, argent… Il est détenu quelques heures dans le centre d’internement de la rue Poisson, aménagé dans l’actuel collège Fontenelle rue des Requis. Puis il est transféré par le train de Paris Saint-Lazare de 5 heures 45 et un autobus réquisitionné dans le camp de Drancy où il est interné sous le matricule18746 avec son épouse et sa fille Denise. Après la découverte du tunnel d’évasion creusé sous le camp de Drancy, il est déporté avec son épouse par le convoi n°62 du 20 novembre 1943 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.

Sources : SHD-Caen 21 P 463 839 ; Mémorial de la Shoah Paris/AN : fichier de Drancy ; AD76 : 3352W2, 51W170 ; Holstein D : Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz  p17, 18, 19, 22, 23, 24 31 41 ; Holstein D Le Manuscrit de Cayeux–sur- Mer p 27, 29, 30, 39, 84, 109, 110,111,112 ; Bottois F: De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah, 9 juin 1940-30 août 1944 p 152, 157

Françoise Bottois

Mots-clés :

Déporté
  • 20-8-1890
  • Kowno, Russie
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • 15-1-1943
  • Rouen, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Seine-Inférieure
  2. Drancy, Seine
20-11-1943, K62
  1. Auschwitz
Assassiné
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