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HOLSTEIN Denise

Photo : ONaCVG

HOLSTEIN Denise

Née le 6 février 1927 à Rouen (Seine-Inférieure) ; domiciliée à Rouen ; déportée le 31 juillet 1944 à Auschwitz ; rescapée.

HOLSTEIN Denise // Naissance : 6-2-1927 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 31-7-1944 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagnee

De nationalité française, Denise Holstein est la fille cadette de Bernard et de Juliette Holstein. Sous l’occupation nazie, elle est victime de la législation antisémite du IIIème Reich et de l’Etat français ; elle porte l’étoile jaune à quinze ans, n’a plus le droit de traverser le square Solférino, aujourd’hui square Verdrel, pour se rendre au lycée Corneille, ni d’être interrogée au tableau… Le 6 mai 1942, elle est bouleversée par la première arrestation de son père à domicile, lors de la première rafle de 77 Juifs à Rouen et par son internement à Drancy. Bernard Holstein est libéré le 8 août 1942, parce qu’officier de réserve et retrouve sa famille. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, il est à nouveau arrêté avec son épouse et sa fille Denise par la police française, à son domicile 79 rue Jeanne d’Arc, sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris. Son responsable le SS Röthke, qui « veut liquider le département de la Seine-Inférieure de ses Juifs », fait procéder à l’arrestation de tous les Juifs français et étrangers de Rouen et du département. Ils sont transférés par le train à Paris Saint-Lazare et internés dans le camp de Drancy, où Denise « fête ses seize ans » avec ses parents. Quelques semaines plus tard, elle est hospitalisée en urgence à Claude Bernard pour une diphtérie, sans pouvoir dire au revoir, ni embrasser ses parents qu’elle ne reverra jamais. Le 30 mars 1943 à sa sortie d’hôpital, grâce aux démarches entreprises auprès de l’UGIF par sa grand-mère maternelle Madame Cohen, elle ne retourne pas à Drancy. Elle est placée dans différents centres d’enfants de la région parisienne, gérés par l’UGIF mais contrôlés par la Gestapo et donc déportables, ce que personne ne sait. Le 27 juillet 1943, Denise est envoyée à Louveciennes située en Seine-et-Oise, aujourd’hui les Yvelines ; elle y apprend la déportation de ses parents. « Le coup fut terrible : je les pensais indéportables et ils sont partis ». Elle décide alors de devenir aide-monitrice et à 17 ans elle est responsable de neuf petits enfants orphelins sans le savoir, dont elle s’occupe jour et nuit. Le 22 juillet 1944 elle est arrêtée avec les 41 enfants de Louveciennes et internée dans le camp de Drancy. Puis neuf jours plus tard, alors que les alliés anglo-américains progressent en France, elle est déportée par le dernier convoi n°77 avec tous les pensionnaires des centres UGIF, dont 34 enfants de Louveciennes, dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Sélectionnée pour le travail, elle y connaît l’enfer indicible : les travaux épuisants, les appels, les coups, la faim, le froid, l’angoisse permanente de la chambre à gaz. Le 30 décembre 1944, à l’approche des armées soviétiques, elle est évacuée dans un wagon à bestiaux dans le camp de concentration de Bergen-Belsen où elle continue de vivre en enfer. Epuisée, elle attrape le typhus et est presque mourante à la libération du camp par l’armée britannique le 15 avril 1945. Denise revient seule sans ses parents, sans les 34 enfants de Louveciennes, tous assassinés dans les chambres à gaz. Sa jeunesse, sa bonne santé, sa volonté de vivre lui ont permis de résister au système nazi qui voulait la détruire.

Denise ne peut oublier les horreurs qu’elle a vécues ou vues dans les camps de la mort. Mais elle se tait pendant un demi-siècle. Après sa rencontre avec Serge Klarsfeld qui la persuade de faire vivre la Mémoire de la Shoah, à partir de 1992 elle se met à témoigner inlassablement à Rouen, en Seine-Maritime, dans l’Eure, en Normandie, dans toute la France. Elle ne cesse de répéter aux jeunes : « N’oubliez pas Auschwitz ! N’oubliez jamais les enfants d’Auschwitz »

Sources : SHD-Caen ; Mémorial de la Shoah-Paris/AN : fichier de Drancy ; AD76 : 3352W2, 51W170 ; Holstein D Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz p17,18,19, 22, 23, 24,31, 41 ; Holstein D Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer p 27, 29, 30, 39,84,109, 111, 112 ; Bottois F De Rouen à Auschwitz Les Juifs du Grand Rouen et la Shoah 9 juin 1940- 30 août 1944 p152, p157 .

Françoise Bottois

Mots-clés :

Déportée
  • 6-2-1927
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • 15-1-1943
  • Rouen, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Seine-Inférieure
  2. Drancy, Seine
  3. Louveciennes, Centre UGIF, Seine-et-Oise
  4. Drancy, Seine
31-7-1944, K77
  1. Auschwitz (A 16727)
  2. Bergen-Belsen (A16727)
Rescapée
  • 15-4-1945
  • Bergen-Belsen, Allemagne
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