
Photo : AP Couesnon
HOREAU Milo
Né le 19 avril 1909 à Podu Iloaiei (Roumanie) ; domicilié à Cany-Barville (Seine-Inférieure) ; déporté le 18 juillet 1943 à Auschwitz ; rescapé.
HOREAU Milo // Naissance : 19-4-1909 à Podu Iloaiei (Roumanie) ; Domicile : Cany-Barville Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 18-7-1943 à ; ; Rescapé Landsberg Allemagne
Milo Horodniceanu grandit dans un shtetl de Moldavie roumaine où son père est directeur de l’école juive. En 1930, il s’installe en France pour y faire des études. D’abord inscrit à l’École de médecine de Rouen (Seine-Inférieure), il poursuit son cursus à Paris à partir de 1933. Titulaire d’un doctorat sur le typhus en 1936, il est naturalisé Français la même année et est autorisé à changer son nom en Horeau en 1938. En 1937, il a épousé Henriette Fougère à Rouen, où naît la fille du couple, Marie-José, en novembre 1940.
C’est aussi à Rouen qu’après avoir été mobilisé, Milo Horeau est recensé comme Juif en octobre 1940. Mais il est ensuite rayé des listes au motif qu’il « n’a pas deux grands-parents juifs », probablement après présentation de faux certificats d’aryanité. Il s’est aussi fait baptiser. Établi plus tard à Cany-Barville où il ouvre un cabinet médical, il doit procéder à une nouvelle déclaration de sa judéité. Son domicile, Grande Rue, est encore contrôlé en novembre 1942, à la demande du sous-préfet de Dieppe. Le 16 janvier 1943 à 14 h 30, il est alors arrêté par la gendarmerie de Cany dans la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure. Il est amené le jour-même à la prison d’Yvetot (Seine-Inférieure), puis le 17 au centre de regroupement de la rue Poisson à Rouen, et conduit le 18 à Drancy. Transféré le 9 mars à Beaune-la-Rolande comme conjoint d’« aryenne », il est ramené à Drancy le 12 juillet 1943 pour être déporté à Auschwitz six jours plus tard par le convoi no 57.
Sélectionné à Birkenau (mle 130 631) comme médecin détenu par Mengele, il témoigne des crimes de celui-ci dans une déposition recueillie en 1973 à la demande d’un juge de Francfort. Jusqu’au 26 octobre 1944, il est affecté au bloc sanitaire 12, puis il est évacué vers Sachsenhausen (mle 111 185) et transféré le 17 novembre à Kaufering, camp satellite de Dachau (mle 127 683).
Libéré le 29 avril 1945, il est rapatrié en mai. Mais il souffre des séquelles du typhus auquel il a survécu fin 1943. À Cany-Barville, il retrouve sa fille qui, après le décès de sa mère en mai 1943, a été cachée par la famille Annet dont les membres sont reconnus comme Justes. Il y redevient médecin et se remarie en 1946. Il décède le 16 janvier 1983.
Sources : Arolsen Archives ; HHStAW : 461/37976/018 ; AN : F/9/5701, 5759, 19770889/162 (16028x36) ; AD76 : 3352W2, 1408W548, 3677W244 ; AP (Couesnon) ; EC (Rouen) ; M. Lemaitre, F. et R. Hervieu, Cany-Barville 1900-1950, 2008 ; yadvashem-france.org ; gallica.bnf.fr ; jewishgen.org.
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 19-4-1909
- Podu Iloaiei, Roumanie
- Cany-Barville, Seine-Inférieure
- 16-1-1943
- Cany, Seine-Inférieure
- Yvetot, Seine-Inférieure
- Rouen, Centre d'internement, rue Poisson, Seine-inférieure
- Drancy, Seine
- Beaune-la-Rolande, Loiret
- Drancy, Seine
- Auschwitz (130631)
- Sachsenhausen (111185)
- Dachau (127683)
- Kaufering (127683)
- 29-4-1945
- Landsberg, Allemagne




