HOUISSE Alphonse

HOUISSE Alphonse // Naissance : 16-3-1921 à Tôtes (Seine-Inférieure) ; Domicile : Malaunay Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Célibataire, Alphonse Houisse habite avec ses parents journaliers tous les deux au 10 de la Cité des 40 Maisons. Il est manutentionnaire dans une entreprise du Petit-Quevilly. Le 10 mars 1943, il est arrêté par le SD pour avoir dessiné sur les murs de son lieu de travail un marteau et une faucille…

Ce dessin séditieux, comme il est dit à l’époque, lui vaut d’être incarcéré d’abord à Rouen, puis au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne le 5 mai 1943 avec le numéro 14 753. Il est déporté le 25 juin suivant dans un convoi de près d’un millier d’hommes jusqu’au camp de concentration de Buchenwald pour activité communiste.  À son arrivée le 27, il reçoit le matricule 14 408 et se déclare électricien. Le 9 juillet 1943 il est sélectionné pour le Kommando de Karlshagen (mle 4 890). Celui-ci relève du KL Ravensbrück et les déportés sont affectés à la base de Peenemünde. Siège des travaux sur la future fusée V2 et des futurs V1, la base est bombardée le 18 août 1943. La production aéronautique est alors transférée dans des sites souterrains. Celui du Kohnstein dans le Harz est choisi pour le montage des fusées. Alphonse Houisse retourne ainsi à Buchenwald le 13 octobre, est réimmatriculé 22 912 avant d’être transféré au Tunnel de Dora le lendemain.

Les conditions de vie sont très dures car il n’y a pas encore de baraques extérieures et les détenus travaillent par équipes de 12 heures, logeant dans les galeries, sans voir le jour. Alphonse Houisse va survivre jusqu’au bout et connaître les derniers mois difficiles du camp, devenu indépendant le 1er novembre 1944. Il fait partie d’un convoi d’évacuation qui quitte Mittelbau le 5 avril 1945 et dont les survivants finissent par arriver au « camp des casernes » de Bergen-Belsen le 9.

C’est là qu’Alphonse Houisse est libéré par les Britanniques le 15 avril 1945 avant d’être rapatrié le 4 mai suivant. Alphonse Houisse regagne la Normandie et s’installe à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Inférieure), près de Rouen où il devient ouvrier papetier. Il est décédé à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime) le 9 octobre 2007.

Sources : SHD Caen : 21P572991 ; Thiery L. (dir.), Le Livre des 9000 déportés à Mittelbau-Dora, p. 1128

Claude Favre