HUETTE Léon, Louis

HUETTE Léon, Louis // Naissance : 9-7-1884 à Saint-Paterne (Sarthe) ; Domicile : Valframbert Orne () ; Repression : Déporté le 6-1-1944 à  ; 6-5-1944 à Natzweiler (Bas-Rhin) ; Décédé

Dans la soirée du 19 octobre 1943, des Felgendarmes d’Alençon (Orne) se présentent chez Léon Huette au lieu-dit La Gravelle à Valframbert près d’Alençon. Victime d’une dénonciation, les Allemands procèdent à la perquisition de son domicile à la recherche d’armes. Après une fouille en règle, ils découvrent dans un grenier un fusil de chasse et un revolver. S’étant soustrait à l’obligation de dépôt des armes et des munitions à la mairie en vertu d’une ordonnance allemande de juin 1940, Léon Huette est arrêté sur le champ et conduit à la Feldgendarmerie d’Alençon.

Ses parents, Léon Huette et sa femme Hélène née Girard, cultivateurs à Saint-Paterne donnèrent naissance à deux enfants jumeaux qu’ils prénommèrent comme eux ; Léon et Hélène. Le jeune Léon Huette devint journalier agricole. En 1905, il effectua son service militaire au sein du 8e régiment de Dragons. Il se maria en 1909 avec Madeleine Davoine et une fille naquit de leur union. Léon Huette fut rappelé à l’activité le 3 août 1914 et incorporé dans un régiment du Génie. Il combattit dans les tranchées pendant quatre ans puis fut démobilisé en mars 1919. Divorcé en 1933, il se maria en secondes noces avec Mathilde Linot le 18 juillet 1942.

Un peu plus d’un an après son mariage, à l’automne 1943, Léon Huette est arrêté et interné à la caserne Bonet à Alençon pendant un mois avant son transfert au fort de Romainville aux Lilas (Seine). Le jour de son arrivée le 19 novembre 1943, il est immatriculé sous le numéro 4 043. Le 6 janvier 1944, il monte dans un wagon cellulaire accroché au train Paris-Berlin avec 58 autres détenus classés comme lui Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) qui sont extraits des prisons de Fresnes (Seine), du Cherche-Midi (6e) et du Fort de Romainville. La procédure NN avait pour but de faire disparaitre en secret, ceux considérés comme des ennemis par le régime nazi, afin de faire juger en Allemagne. Le convoi s’ébranle de la gare de l’est à destination du KL de Natzweiler-Struthof. Arrivé le lendemain, Léon Huette devient le matricule 6 843. Il ne survit que quelques mois à cet enfer concentrationnaire puisqu’il décède au camp le 6 mai 1944 à 7 heures vraisemblablement des conséquences d’une pneumonie.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Valframbert.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen: 21P464354 ; Amicale de Natzweiler ; AD61 : R1156 ; AD72 : 5Mi 339_16-20 ; bddm.org ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet