LEMÉE Marguerite, Ernestine

LEMÉE Marguerite, Ernestine // Naissance : 9-3-1910 à Alençon (Orne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déportée le 18-4-1944 à  ;  ; Rescapé NA NAe

On sait peu de choses sur Marguerite Lemée. Elle est née au 155, rue du Mans à Alençon de Léon Lemée, serrurier et de Juliette Noël, ménagère. Le 16 février 1931, elle épouse à Alençon Arthur Jamin, puis le 18 octobre 1937, Norbert Jamin ; l’acte de mariage précise qu’elle exerce alors la profession de « bonne ». Elle décède le 15 juin 1982 à Poissy (Yvelines).

Le 15 novembre 1943, elle est arrêtée à Alençon où elle réside au 99, route du Mans ou rue Noblesse. Selon Gérard Bourdin, elle était alors cuisinière de la Gestapo et son arrestation serait peut-être liée à celle d’Yvette Bunel , née Gohérel, sténodactylo à l’Automobile Club de l’Ouest, active dans une filière de fabrication de fausses cartes d’identité. Quoi qu’il en soit, Marguerite Jamin est d’abord emprisonnée à Rouen puis transférée au fort de Romainville (mle 4 953) le 13 avril 1944 où sont internées la plupart des femmes en partance pour le Reich. Cinq jours plus tard, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück (mle 35 224) et enregistrée comme prisonnière politique. Elle est ensuite conduite à celui de Neuengamme (mle 4 949) et affectée au Kommando de Helmstedt-Beendorf. À partir d’août 1944, des détenues allemandes, soviétiques, polonaises et françaises y travaillent dans d’anciennes galeries d’une mine de sel réaménagée pour la production de munitions et de pièces pour l’aviation militaire.

À partir du 10 avril 1945, les détenues sont évacuées dans des trains de marchandises. Celles qui survivent au transport arrivent à Hambourg le 20 ou le 21 avril et sont dispersées dans différents Kommandos de la ville. Le 1er mai, une grande partie d’entre elles peut quitter Hambourg dans un train de la Croix Rouge suédoise, qui les conduit en Suède via le Danemark. Marguerite Jamin est parmi elles et c’est depuis la Suède qu’elle est rapatriée en France le 20 juillet 1945.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 27P4568 ; AD61 : 3E2/001/441, 3E2/001/556 ; Gérard Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 45 ; kz-gedenkstaette-neuengamme.de

Erwan Cheminel