
Photo : AD76, 22W Z11930
JOSKOWICZ Abraham
Né 1er juillet 1888 à Pilica (Empire russe) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 22 juin 1942 à Auschwitz ; assassiné.
JOSKOWICZ Abraham // Naissance : 1-7-1888 à Pilica (Empire russe) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à ; ; Assassiné
Avant d’émigrer pour des raisons économiques, Abraham Joskowicz a longtemps vécu en Silésie polonaise, à Będzin qui comptait une importante communauté juive. C’est là qu’il a épousé en 1913 sa compatriote Frajdla Mager, dont il a eu quatre filles et un garçon nés dans la région entre 1914 et 1928. Arrivé en 1930 à Rouen, chez son frère qui y réside déjà, il trouve un emploi de brocheur de semelles dans une fabrique de pantoufles et fait rapidement venir son épouse et ses enfants. Mais menacé d’expulsion car on lui refuse le statut de travailleur étranger, il devient artisan cordonnier puis brocanteur sur le marché Saint-Marc. Deux de ses filles épousent des Français et ses enfants plus jeunes fréquentent des écoles rouennaises. Mais considéré comme insuffisamment assimilé, il n’obtient pas la nationalité française qu’il a demandée en 1937.
Pendant l’Occupation, les époux Joskowicz sont, en tant que ressortissants polonais, jugés indésirables dans le département côtier de Seine-Inférieure et doivent être « refoulés » en mai 1942 vers l’Oise ou la Seine-et-Oise. Mais c’est en tant que Juif qu’Abraham est persécuté, depuis qu’il a dû se faire recenser comme tel en octobre 1940 avec sa famille. En 1941, face aux menaces de spoliation, il vend lui-même son étal à l’un de ses gendres non-juifs. Mais la persécution le rattrape en 1942, lorsque sur ordre de la Sipo-SD, la police française vient l’arrêter à son domicile du 34 rue aux Ours dans la soirée du 6 mai. Comme les autres hommes juifs de 18 à 55 ans victimes de cette première rafle dans la région de Rouen, il est détenu dans le secteur allemand de la prison Bonne-Nouvelle, puis transféré le 12 mai à Drancy. Déporté à Auschwitz dans le convoi no 3 du 22 juin 1942, il y est soumis au travail forcé sous le matricule 40905. Selon les registres des appels et des décès du camp, il est assassiné dès le 25 juillet 1942. Sa femme, installée à Argenteuil (Seine-et-Oise) après son expulsion, échappe à la Shoah, et ses enfants sont vivants en 1945, hormis la seconde décédée de maladie en 1941.
La mémoire d’Abraham Joskowicz est honorée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris et sur la stèle des déportés juifs de la synagogue de Rouen.
Sources : Archives Auschwitz ; CDJC : F/9/5703 ; SHD-Caen : 21P 466 139 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22WZ11930 ; EC (Rouen)
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 1-7-1888
- Pilica, Empire russe
- Rouen, Seine-Inférieure
- 6-5-1942
- Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Drancy, Seine
- Auschwitz (40905)
- NA-NA-1942
- Auschwitz, Pologne




