JOUENNE Maurice, Ernest, René

JOUENNE Maurice, Ernest, René // Naissance : 11-3-1890 à Grandmesnil (Calvados) ; Domicile : Montreuil-la-Cambe Orne () ; Repression : Déporté le 4-5-1944 à  ; 7-1-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé

Maurice Jouenne est le fils d’Émile Jouenne, épicier, et d’Eugénie Rossignol occupée au ménage, domiciliés à Grandmesnil. En mai 1920, il épouse Louise Louvet et une fille, Thérèse, naît de leur union en 1924. Le couple réside au lieu-dit Mersan à Montreuil-la-Cambe à la frontière entre l’Orne et le Calvados.

Le 9 mars 1944, Maurice Jouenne est arrêté par la Feldgendarmerie à son domicile après avoir été dénoncé pour possession illégale d’un fusil de chasse caché dans le grenier de la maison. Selon sa femme et d’après la rumeur publique, il aurait été dénoncé par le petit ami de sa fille après s’être opposé à cette relation.

Maurice Jouenne est d’abord interné à Alençon (Orne) du 9 mars au 25 avril 1944. Après avoir vraisemblablement transité par la prison de Fresnes (Seine) ou celle du Cherche-Midi à Paris (6e), il est déporté le 4 mai 1944 au KL de Natzweiler-Struthof dans un convoi composé de 48 prisonniers français placés sous le statut Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) réunis à la gare de l’Est à Paris et enfermés dans un wagon cellulaire accroché au train Paris-Berlin. La procédure NN avait pour but de faire disparaitre en secret, ceux considérés comme des ennemis par le régime nazi, afin de faire juger en Allemagne. En gare de Strasbourg, le wagon de détenus est décroché puis raccroché à un autre train qui les mène vers le village de Rothau, à 30 kilomètres de Strasbourg. Ils sont ensuite emmenés au KL de Natzweiler-Struthof en camion.

À son arrivée au camp le 5 mai 1944, Maurice Jouenne est immatriculé sous le numéro 13 854 et déclare le métier d’agriculteur. Examiné par un médecin SS, il est considéré comme un gros consommateur d’alcool et de tabac et atteint de séquelles pulmonaires conséquences d’une pneumonie contractée en 1905.

En septembre 1944, tandis que la ligne de front se rapproche rapidement du camp, les détenus sont évacués en urgence par convoi ferroviaire sur le camp de concentration de Dachau. Maurice Jouenne y est transféré le 5 septembre 1944 (mle 101 659). Il décède au KL de Dachau le 7 janvier 1945.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Louvières-en-Auge (Orne).

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P466242 ; AD14 : 4E3622 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 56 ; bddm.org ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet