KIEFFER Louis

KIEFFER Louis // Naissance : 18-10-1898 à Vic-sur-Seille (Moselle) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 14-8-1942 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Fils de Rémi Kieffer et d’Augustine Néglot, Louis Kieffer est un ancien combattant du premier conflit mondial. Marié le 11 février 1922 avec Yvonne Prigent, il travaille comme inspecteur principal à la Brigade spéciale dans la police d’État à Rouen. Sous le pseudonyme de « Louis Brédard », il participe selon ses diresà la Résistance avec la section de Saint-Sulpice-de-Favières (Seine-et-Oise). Louis Kieffer est arrêté par la Gestapo le 13 août 1942 à son domicile « comme insoumis ». En effet, né en Moselle,il refuse de servir dans l’armée allemande en tant que Lorrain, son département étant annexé au Reich depuis juillet 1940. Incarcéré à Rouen, puis à Fresnes (Seine), il est déporté, le 14 août 1942, versla prison de Francfort-sur-le-Main en Allemagne, dans le cadre de ces déportations individuelles sans jugement ordonnées par la Gestapo dans le cadre de la Schutzhaft, la « détention de protection ». Il erre de prison en prison jusqu’au 17 mars 1943. Il est alors conduit au KL deSchirmeck (Bas-Rhin), un camp de redressement nazi destiné aux Alsaciens et aux Lorrains réfractaires.

Se succèdent alorsles internements encamp de concentration : avril 1943, Oranienbourg-Sachsenhausen(mle 68 961) ; Lublin (4 583) ; le12 décembre 1943, il est transféré à Natzweiler-Struthof (mle 10 937) puis le 20 septembre 1944 àBuchenwald (89 621) , le 26 septembre au KL deDora enfin, le 7 octobre, au Kommando d’Ellrich.

Lors de l’évacuation qui commence le 4 avril 1945, et d’après le docteur Ségelle, médecin au Revier d’Ellrich, Louis Kieffer se trouve alors dans un « état d’épuisement extrême » après des sévices de toutes sortes. Il parvient malgré tout au KL de Bergen-Belsen au « camp des casernes », véritable mouroir. Mais il est libéré le 15 avril 1945 et rapatrié le 29.

Louis Kieffer a connu 26 camps et prisons, il a reçu la Croix de guerre et la médaille Militaire pour la Première Guerre, puis la décoration du Combattant volontaire et la Légion d’honneuren février 1940. Ses actions de résistance sont attestées, ainsi la dissimulation des armes trouvées, la falsification des enquêtes et la constante rétention d’informations.

Retraité en Moselle dans sa ville natale, Louis Kieffer y est décédé le 14 mai 1970.

Sources : Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1210

Dominique Mathieu