BOCZAR Clara

BOCZAR Clara // Naissance : 1-9-1891 à Luck (Pologne) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 6-11-1942 à  ;  ; Assassinée

Entrée en France en 1924, Clara Kleiner est ressortissante polonaise et elle est mariée. Mais elle semble avoir émigré seule avec son fils Max, né en 1914, car dans son dossier du service des étrangers, son conjoint est déclaré « absent ». Selon cette même source, ce n’est pas directement de Pologne, mais de Cuba qu’elle arrive quand elle s’établit au Havre. Elle y occupe durant plusieurs années un emploi de serveuse dans l’hôtel géré par la Compagnie Générale Transatlantique au 34 rue de Phalsbourg, dit Hôtel des Émigrants. Après y avoir elle-même été logée, elle est domiciliée à proximité de son lieu de travail, 21 rue Casimir Delavigne puis 53 rue de Phalsbourg. Son fils, devenu interprète, vit encore avec elle en 1933, année où il est naturalisé Français. En 1935, Clara Kleiner devient femme de cuisine dans une brasserie-restaurant, profession qu’elle exerce encore au début de la Seconde Guerre mondiale.

Mais elle est Juive et pendant l’Occupation, elle subit les persécutions antisémites. À partir d’octobre 1940, elle vit temporairement à Boulogne-Billancourt (Seine). Quand le 13 juillet 1942, la police française reçoit de la Sipo-SD l’ordre d’arrêter sept Juives polonaises au Havre, elle ne la trouve pas à son domicile. Mais elle y est victime de la rafle d’octobre 1942, qui frappe principalement des Juifs étrangers et apatrides dans de nombreux départements français dont la Seine-Inférieure. Arrêtée le 9 à son adresse de la rue de Phalsbourg, elle est d’abord emmenée au quartier allemand de la prison de la rue Lesueur. Puis le 14 au matin, elle est acheminée avec six autres personnes, sous escorte de la gendarmerie de Sanvic, jusqu’à la gare de Rouen où des policiers français la prennent en charge pour la conduire au centre de rassemblement de la rue Poisson. De là, elle est transférée le 16 à Drancy, en vue de sa déportation. Elle part alors dans le convoi no 42 du 6 novembre 1942 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée. Max échappe en revanche à la Shoah.

Au Havre, le nom de Clara Kleiner est inscrit sur le monument Résistance et Déportation et à Paris, sa mémoire est honorée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : AN/Mémorial de la Shoah : F/9/5706 ; SHD-Caen : 21P 469 295 (« Chaja » Kleiner) ; AD76 :22WZ11944, 4M1713, 32WZ92906, 51W170, 3352W2 ; ressources.memorialdelashoah.org,stevemorse.org/france

Corinne Bouillot