KRAUSZ Slavko

KRAUSZ Slavko // Naissance : 17-4-1895 à Koncanica (Autriche-Hongrie (Croatie)) ; Domicile : Torigni-sur-Vire Manche () ; Repression : Déporté le 19-7-1942 à  ;  ; Assassiné

Yougoslave, Slavko Krausz épouse Klara Klein  à Zagreb en 1926. En 1934, le couple s’installe dans le Cotentin, à Cherbourg, avec leur petite fille, Monique, née en 1928 à Paris. Marchands forains en confection, Slavko et Klara Krausz travaillent sur les marchés des environs. En 1940, un bombardement allemand détruit leur logement. Ils décident alors de partir s’installer à Torigini-sur-Vire, un gros village de 1 800 habitants au sud-est de Saint-Lô. Le 6 avril 1941, l’Allemagne et ses alliés envahissent la Yougoslavie. Dès lors, les ressortissants de ce pays installés en France deviennent des ennemis du Reich. Le 17 avril, Slavko Krausz est arrêté à son domicile par les Allemands. Emmené à Saint-Lô, il est transféré au bout de quelques jours au camp de Royallieu à Compiègne, avant d’être finalement interné à Drancy, le 20 août 1941.

Le 19 juillet 1942, Slavko Krausz est déporté dans le convoi n° 7 constitué de 1 000 personnes arrêtées pour le plus grand nombre lors de la rafle du Vel d’Hiv. Deux jours plus tard, à l’arrivée du train à Auschwitz, il fait partie des 504 hommes et 121 femmes sélectionnés pour entrer dans le camp tandis que les autres passagers sont immédiatement gazés. Slavko Krausz ne résiste pas longtemps au régime dantesque imposé aux détenus. Le 25 septembre 1942, son nom est porté sur les registres de décès du camp. Sa femme, Klara, est quant à elle arrêtée le 13 octobre 1942 à Torigni-sur-Vire au cours de la deuxième rafle visant les Juifs étrangers de la Manche. Elle est déportée le 6 novembre 1942 à Auschwitz par le convoi n° 42. Sa fille, scolarisée à Saint-Lô à l’école primaire supérieure, est cachée par la directrice de l’établissement, Jeanne Lemarchands, chez ses cousins à Villedieu-les-Poêles jusqu’à la fin de la guerre.

Le nom de Slavko Krausz est inscrit sur le monument aux morts de Torigni-sur-Vire. Il figure aussi, à côté de celui de son épouse, sur le Mémorial des victimes manchoises de la Shoah de Cherbourg ainsi que sur le monument départemental des victimes du nazisme à Saint-Lô. Il est également gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e).

Sources : SHD-Caen : FN, 21P260651, 27P4827 ; AD50 : Les Juifs de la Manche sous l’Occupation, 1940-1944 (exposition, en ligne) ; auschwitz.org ; stevemorse.org ; memorialdelashoah.org ; yadvashem.org ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny