LAGNEL René, Fernand, Marcel

LAGNEL René, Fernand, Marcel // Naissance : 15-5-1925 à Bolbec (Seine-Inférieure) ; Domicile : Bolbec Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ;  ; Rescapé Witten-Annen Allemagne

Fils d’Édouard Lagnel et d’Amélie Le Theix, René Lagnel est déclaré Pupille de la Nation le 3 mars 1927 par le jugement du Tribunal civil du Havre. Employé de commerce célibataire, il habite 16 rue Azarias Selle à Bolbec. Bien qu’il ne soit pas vraiment menacé par le Service du Travail Obligatoire, au vu de son âge, le jeune homme change d’identité et devient René Lacroix né le 15 mai 1925 à Foucarmont (Seine-Inférieure) et se fait passer pour un étudiant domicilié rue du Hoc au Havre. Il entre dans la Résistance dès février 1943, au sein des Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP) et au Front patriotique de la jeunesse, émanant du Front national, proche du parti communiste clandestin. Il, travaille sous les ordres de Georges Touroude (lieutenant Barthélemy), chef de l’organisation départementale des FUJP. À partir du 1er avril 1944, peut-être recherché, il s’exile dans l’Oise et le 1er juin 1944 il intègre le mouvement du Front National au sein des FTPF du département. Au cours d’une mission, il refuse la vérification de son identité lors d’un contrôle de papiers et s’enfuit. Mais il est arrêté alors qu’il porte une arme et des tracts le 28 juin 1944 près de Précy-sur-Oise (Oise) par la Feldgendarmerie et le SD. Il est interné le jour même à la caserne Agel de Beauvais et transféré le 1er juillet 1944 à la prison de Compiègne (Oise). Le 20 juillet 1944, on le transfère au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 46 705). Le 17 août 1944, le dernier convoi destiné au KL de Buchenwald part de Rethondes, pour éviter les bombardements. Quatre jours plus tard, après un éprouvant voyage de quatre jours, le jeune résistant arrive au KL le 21 août (mle 81 530). Après la période de quarantaine, il est envoyé le 15 septembre 1944 au Kommando de Witten-Annen qui vient d’ouvrir et dirigé par un SS brutal, alcoolique et hystérique. Les détenus travaillent pour la firme AGW à la fabrication de pièces détachées pour le blindage des chars et des avions.

René Lagnel est libéré le 1er avril 1945 à Witten-Annen par l’armée américaine. Son état de santé ne lui permet de revenir en France que le 25 avril 1945 par le centre de rapatriement de Jeumont (Nord). Après la guerre, il s’investit dans le devoir de mémoire et devient le président d’honneur de l’ADIF de la Sarthe.

René Lagnel, résidant à La Flèche (Sarthe) décède le 27 mai 2011 au Mans (Sarthe) à l’âge de 86 ans.

Sources : SHD-Caen : 21P584046, Bu 7/2-9/15 ; Liste Amicale de Buchenwald ; AERI, Résistance 60, cédérom

Jean-François Monnet