LANG dit LANG-VERTE Alfred

LANG dit LANG-VERTE Alfred // Naissance : 31-5-1898 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Bois-Guillaume Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 10-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Alfred descend d’une famille juive implantée dans le Haut-Rhin depuis des générations et porte comme nom d’usage les patronymes de son père Charles Lang, un industriel du tissage qui s’est établi à Rouen après l’annexion de l’Alsace-Moselle, et de sa mère Esther Verte. Il grandit à Rouen auprès de sa famille et en 1923, il épouse Antoinette Ulmo dont il a trois enfants, Annie, Josette et Jacques nés en 1925, 1926 et 1929. Il réside avec eux à Bois-Guillaume, 111 route de Neufchâtel. Chimiste de formation, il est d’abord associé avec son frère aîné Germain  à l’entreprise familiale Lang-Verte. Après la mort de leur père en 1921, il reprend avec lui la direction des usines qui, installées à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure), se spécialisent dans la fabrication de tissus enduits et simili-cuirs. Puis il devient l’un des principaux actionnaires et dirigeants de la Société des usines chimiques de Duclair (Seine-Inférieure) fondée en 1930. Il est mobilisé pendant les deux guerres mondiales, mais affecté à son lieu de travail durant la seconde.

Pendant l’Occupation, il doit affronter la politique d’aryanisation des biens juifs, même s’il parvient à céder ses titres dans l’usine de Duclair avant la nomination d’un administrateur provisoire. En mai 1942, il est victime de la première rafle qui frappe les Juifs de l’agglomération rouennaise, celle de 77 hommes de 18 à 55 ans préparée par la Gestapo de Paris avec la Sipo-SD régionale. Ce sont des gendarmes français qui viennent l’arrêter à son domicile de Bois-Guillaume dans la nuit du 6 au 7 et il est incarcéré dans le secteur allemand de la prison rouennaise Bonne-Nouvelle jusqu’au 12. Ce jour-là, il est transféré au camp de Drancy en vue de sa déportation par le convoi no 3 qui, le 22 juin 1942, emmène un millier de Juifs vers Auschwitz. Assujetti au travail forcé sous le matricule 41 526, il est assassiné le 10 juillet, seulement deux semaines après son arrivée.

Son nom est gravé sur le monument des déportés de la synagogue de Rouen et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Arolsen Archives ; SHD-Caen : 21P 472 445 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 1R3455, 6M619, 6M666, 6M718 ; EC (Rouen, Paris) ; Ph. Verheyde, Les mauvais comptes de Vichy, p. 441 ; ressources.memorialdelashoah.org , gallica.bnf.fr , retronews.fr , geneanet.org

Corinne Bouillot