
Photo : SHD-Caen
LE BRAS Jean, Yves
Né le 3 juillet 1921 à Saint-Martin-des-Champs (Finistère) ; domicilié à Port-Mort (Eure) ; arrêté sur le territoire du Reich le 6 janvier 1944 à Diedenhofen ; décédé le 28 août 1944 à Saarbrücken Neue Bremen.
LE BRAS Jean, Yves // Naissance : 3-7-1921 à Saint-Martin-des-Champs (Finistère) ; Domicile : Port-Mort Eure () ; Repression : Déporté le 28-8-1944 à Saarbrücken Neue Bremm (Allemagne) ; Décédé
Né dans le Morbihan dans une famille modeste – son père, Hervé était jardinier et sa mère, Catherine Cocaigu était ménagère – Jean Lebras s’installe dans l’Eure à une date inconnue. Peut-être est-ce un emploi qui le conduit dans le département ? En effet, au moment de l’Occupation, il travaille à l’usine Carel et Fouché à Aubevoye, une entreprise spécialisée dans la fabrication de wagons de chemin de fer. Située sur les bords de la Seine, le jeune ouvrier trouve un logement de l’autre côté du fleuve, à quelques kilomètres, au barrage de Port-Mort.
Jeune et ouvrier spécialité dans la métallurgie, classe 1921, Jean Le Bras figure parmi les travailleurs particulièrement ciblés par la loi du 4 septembre 1942 sur « l’orientation de la main-d’œuvre ». De fait, en vertu d’accords franco-allemands, il ne s’agit ni plus ni moins que de fournir des travailleurs pour participer à l’effort de production du Reich.
Jean Le Bras rejoint ainsi une usine, La Deutsche Eisenwerke AG Friedrich Wilhelm Hütte, située dans la région industrielle de la Ruhr, à une vingtaine de kilomètres d’Essen, à Mühlheim.
Après six mois de contrat, il pense rentrer en France puisqu’il obtient un passeport daté du 12 février 1943, signée à Duisburg, la ville administrative la plus proche. Sa permission a-t-elle été refusée ? Seule une archive signale son nom dans une liste d’employés accidentés d’une autre usine de la région, la Stahlindustrie GmbH à Duisburg, en date du 21 septembre 1943. Par ailleurs, sa famille reçoit de ses nouvelles, pour la dernière fois, le 3 décembre 1943. D ’après un camarade, le jeune homme aurait décidé de s’évader après un bombardement massif sur la ville, le 6 janvier 1944. Mais, il est arrêté alors qu’il rejoignait Diedenhofen, dans le Gau Westmark, Thionville en Moselle annexée.
À une date inconnue, il est conduit au camp de Neue Bremm Saarbrücken (mle 2155/44). Géré par la Gestapo, ce camp a vocation à « rééduquer » les plus récalcitrants à l’autorité. Les détenus y subissent les pires sévices, voire des tortures. Jean Le Bras n’a probablement pas résisté à de tels traitements. Il décède le 28 août 1944 à 16h30 d’un « arrêt du cœur et des vaisseaux » selon ses bourreaux.
Sources : SHD-Caen : 21P473948 ; EC (Saint-Martin-des-Champs)
Françoise Passera
Mots-clés :
- 3-7-1921
- Saint-Martin-des-Champs, Finistère
- Port-Mort, Eure
- NA-1-1944
- Thionville, Moselle
- Metz, Moselle
- Saarbrücken, Neue Bremm (2155/44)
- 28-8-1944
- Saarbrücken Neue Bremm, Allemagne




