MAHEO Marie-Anne

MAHEO Marie-Anne // Naissance : 21-3-1910 à Baden (Morbihan) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 22-7-1943 à  ;  ; Rescapé Lippstadt Allemagnee

Marie-Anne Maheo est mariée avec Joseph Le Guénédal  et ils habitent 61 rue Cauchoise à Rouen. Elle fait de la résistance avec lui. Elle est agent de liaison au sein du Front national, le mouvement de résistance proche du Parti communiste clandestin. Elle est arrêtée avec son mari le 18 septembre 1941 à leur domicile, par la Feldgendarmerie suite aux perquisitions qui s’avèrent fructueuses : ils ont découvert des armes, des munitions, et des tracts. Sont impliqués dans la même affaire, outre son mari Joseph Le Guénédal, Camille Porché , tous deux fusillés le 17 décembre1941. Ils auraient tous été dénoncés à la suite du sabotage de matériel allemand à Alizay (Eure).

Anne-Marie Le Guénédal est condamnée le 5 décembre 1941 par le tribunal militaire allemand de la FK 517 de Rouen à 3 ans 1/2 de réclusion pour détention d’armes de guerre. Elle est incarcérée au palais de justice de Rouen du 18 septembre 1941 au 2 février 1942, puis dans la prison Bonne-Nouvelle de Rouen jusqu’au 11 juin 1942. Elle est ensuite transférée vers le camp des Hauts-Clos à Troyes, un terrain en construction du futur hôpital de la ville. Elle y reste détenue (n°écrou 933) jusqu’au 22 juillet 1943.

À cette date, comme d’autres détenus, Marie-Anne Le Guénédal est déportée de Troyes, avec une vingtaine de femmes, vers la ville de Bade située à une vingtaine de kilomètres du Rhin et de la frontière française et à environ 70 km de la Suisse. Elle est ensuite incarcérée dans la prison de Freiburg im Breisgau jusqu’au 9 août 1943 (ou le 25 selon les sources). Elle est alors envoyée dans la forteresse Lauerhof de Lübeck jusqu’au 16 mai 1944, puis elle est transférée à Dortmund et enfin à la prison de Witten dans la banlieue de Dortmund. Le détail de son parcours n’est ensuite pas connu.

D’après son témoignage, elle est libérée le 2 avril 1945 à Lippstadt, à une centaine de kilomètres à l’est de Dortmund par les Alliés, probablement par le 21e groupe d'armées de Montgomery auquel s’est rattachée la 9e armée américaine. Elle est rapatriée en train le 25 avril 1945 par le centre d’accueil de Jeumont (Nord). De retour à Rouen, elle est envoyée par l’hôpital de Rouen en convalescence au château des Câteliers à Houppeville (Seine-Inférieure).

Elle décède le 17 octobre 2003 à Petit-Quevilly (Seine-Inférieure).

Sources : SHD Caen : 21P590599 ; AD76 : Archives du CHU de Rouen ; deces-matchid.io

Claudine Morvan