LEMOIGNE Etienne, Achille, Léopold

LEMOIGNE Etienne, Achille, Léopold // Naissance : 24-12-1901 à Caen (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 22-3-1944 à  ;  ; Rescapé Mauthausen Autriche

Remarié en 1934, Étienne Lemoigne est père de deux enfants, nés d’un premier mariage. La famille recomposée habite à Caen, passage Bellivet, où le chef de famille tient un café bien connu des habitants du quartier qui fréquentent les commerces de ce passage couvert du centre-ville. Très tôt, le cafetier entre dans la Résistance organisée, sans que nous possédions, hélas, beaucoup de détails sur son activité. Son engagement, très précoce, aurait commencé au sein du réseau Hector. Puis échappant aux arrestations qui frappent ce réseau en novembre 1941, il rejoint les rangs du mouvement CDLR et du réseau Manipule qui lui est lié, à partir du début du mois de février 1942. La collecte et la transmission de renseignements militaires sur les unités allemandes stationnées dans le Calvados, et la construction des défenses du Mur de l’Atlantique sur les côtes de la Manche, constituent l’essentiel de son activité. Suspecté d’appartenir à une organisation clandestine, deux auxiliaires français de la Gestapo, se faisant passer pour deux réfractaires au STO, le sollicitent pour obtenir de faux papiers. Etienne Lemoigne ne se méfie pas. Il demande à Roland Vico , agent d’assurances à Caen, rue Guilbert, et maire de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, de lui fournir de faux documents d’identité. D’abord sur la réserve, celui-ci finit par céder. Le 16 décembre 1943, les deux résistants piégés sont arrêtés et interrogés par la Gestapo, rue des Jacobins. Leur sort est désormais intimement lié. Incarcérés à la Maison d’arrêt de Caen, Etienne Lemoigne et Roland Vico sont transférés, l’enquête terminée, au camp de Compiègne-Royallieu dans l’Oise (respectivement mle 27 525 et mle 27 533) le 17 février 1944. Ensemble, ils sont déportés dans le convoi du 22 mars 1944 vers Mauthausen. Le premier y devient le matricule 60 163 et est affecté au Block 15. Son compagnon de résistance reçoit le n° 60 673. À l’issue de la quarantaine, les deux Calvadosiens sont séparés. Etienne Lemoigne part en Transport, le 16 avril 1944, pour le Kommando de Wiener Neudorf, où les déportés travaillent à la fabrication de moteurs d’avions. Ramené au camp central, il est libéré par l’armée américaine, le 5 mai 1945, puis rapatrié en France au centre du Lutetia, le 19 mai.

Sources : Arolsen :1585679 ; SHD-Caen : 21P561205 ; AD14 : EC (Caen) ; FMD, Livre mémorial des déportés de France, tome II, p. 297

Gérard Fournier