LE NOUAILLE René, Jean, Marie 

LE NOUAILLE René, Jean, Marie  // Naissance : 6-3-1899 à La Goulafrière (Eure) ; Domicile : La Vespière Calvados () ; Repression : Déporté le 11-11-1943 à  ;  ; Décédé

Fils de Jean-Marie, employé de laiterie, et d’Anne-Marie Jaffray, journalière, René Le Nouaille se marie avec Blanche Prévost et devient père d’un fils, Georges, né en 1919. Il est arrêté à La Vespière où il vit, le 29 juillet 1943, pour voies de fait sur des militaires allemands. René Le Nouaille était en train de mettre du foin en bottes quand des Allemands qui chassaient ont tiré dans sa direction. À sa demande de cesser les tirs, il a été pris à partie, roué de coups, emmené à Caen (Calvados) et incarcéré.

René Le Nouaille est déporté le 11 novembre 1943 comme « NN », c’est-à-dire « Nacht und Nebel » qui est opération visant à faire disparaitre, sans laisser aucune trace, tous ceux considérés comme opposant par le régime nazi. Il est déporté en direction du KL Natzweiler-Struthof où il arrive le lendemain. Il y reçoit son matricule, le 5 993, le triangle rouge et les vêtements qu’il doit marquer des lettres « NN ». Le 5 septembre 1944, il est transféré au camp de concentration de Dachau où il entre le 6 (mle 10 1361). Le 25 octobre, il est dirigé vers celui de Neuengamme et ré-immatriculé 62 716. Mais en septembre 1944, la procédure « NN » est abrogée et il rejoint le camp de Gross Rosen où les détenus « NN » sont particulièrement maltraités. Le 8 février 1945, lors de l’évacuation dans des conditions effroyables, René Le Nouaille est dirigé vers le KL Mittelbau-Dora. Il y parvient le 11 février (mle 111 533). Probablement incorporé dans un convoi d’inaptes au travail aux yeux des SS, il rejoint le 18 mars 1945 la Boelcke Kaserne de Nordhausen où il disparaît, sans doute tué dans les bombardements alliés sur le camp, les 3 et 4 avril 1945. Un jugement de 1947 transcrit sur les registres de l’état civil de La Goulafrière indique que René Le Nouaille est décédé le 4 avril 1945. Sur ceux de La Vespière, un acte de 2013 fixe sa mort au 19 avril 1945 à Nordhausen (Allemagne). 

Son nom figure sur le monument aux morts de la Vespière.

Sources : Thiery L., Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, 2020, p.1323 ; memorialgenweb.org

Dominique Mathieu