LEANDRI Etienne

LEANDRI Etienne // Naissance : 25-1-1910 à Paris (Seine) ; Domicile : Paris Manche () ; Repression : Déporté le 14-12-1943 à  ;  ; Décédé

D’origine corse, Etienne Léandri travaille à Paris comme chauffeur de taxi au début de l’Occupation. Père d’un petit Jacques âgé de huit ans, en instance de divorce, il réside chez ses parents, au n° 10 de la rue Dugommier dans le 12e arrondissement, lorsqu’il est réquisitionné par les autorités allemandes avec son véhicule pour transporter des gradés allemands dans le département de la Manche.

Au début de 1942, Etienne Léandri arrive donc à Coutances où il est mis à la disposition du Commandant Potoff comme chauffeur. Il trouve un logement dans la cité épiscopale, au n° 2 de la rue de la Verjusière. Son emploi lui permet de sillonner la région mais aussi de pénétrer dans les enceintes militaires allemandes. Entré en contact avec un agent local de la Résistance, Joseph Lemoine, négociant domicilié 2 rue Tourville, il lui livre de très nombreux renseignements sur l’emplacement et l’organisation des dispositifs de défense allemands, l’activité, les effectifs et les mouvements des troupes et des véhicules ennemis.

Le 17 juillet 1943, à 5 heures du matin, Etienne Léandri est arrêté à Coutances par la Gestapo de Cherbourg en même temps que Joseph Lemoine. Ils sont conduits à la prison de Saint-Lô où Etienne Léandri est enfermé jusqu’au 22 novembre 1943, date de son transfert au camp de Royallieu à Compiègne (mle 20 996). Le 14 décembre, il fait partie d’un convoi d’un millier d’hommes déportés en Allemagne. Deux jours après, il arrive au camp de Buchenwald où il est enregistré sous le n° 38 522. Le 1er avril 1944, Etienne Léandri est affecté au commando de Dora où les détenus travaillent à la fabrication des fusées A4-V2 dans d’immenses galeries souterraines. Il n’y reste que quelques jours puisqu’il rejoint, le 12 avril, le commando de Harzungen, puis celui d’Ellrich où les conditions de vie sont épouvantables. Le 3 mars 1945, Etienne Léandri fait partie d’un convoi de 1 602 malades transportés à la Boelcke Kaserne de Nordhausen. Le 6, les survivants sont dirigés vers le camp de Bergen-Belsen dans un convoi de plus de 2 200 hommes qui périssent pour la plupart durant le trajet ou à l’arrivée. Etienne Léandri est probablement l’un d’eux.

Son nom figure sur le monument aux morts de Zicavo (Corse), terre natale de son père. Il est aussi mentionné sur le monument rendant hommage à Saint-Lô aux victimes de la répression nazie dans le département de la Manche.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Bu 7/2-21/8, 21P473654 ; Thiery L., Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1331 ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny