LEBEL Roland, Jean

LEBEL Roland, Jean // Naissance : 22-1-1920 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 18-9-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Fils de Raoul Lebel journalier et de Rachel Lestiboudois, sans profession, Roland Lebel est à l’âge adulte inscrit maritime comme marin pêcheur. Mais au moment de l’Occupation, sans doute pour un travail plus rémunérateur, Roland Lebel trouve un emploi sur le port du Havre pour le compte de l’armée allemande. Marié avec Alice Homo le 11 avril 1941, il vient d’avoir un enfant. La famille vit 22 rue Saint Julien au Havre. Son frère est tué au combat lors de la Campagne de France.

Le jeune homme n’aura guère plus de chance que son frère. En effet, il est arrêté par hasard, étant au mauvais endroit au mauvais moment… Alors qu’il attendait le camion devant le conduire à son travail sur le port, le 25 février 1942, il est victime d’une rafle perpétrée par la Feldgendarmerie. Il s’agit d’une opération de représailles, visant des communistes, comme suite à l’attentat commis par des résistants FTP, place de l’Arsenal au Havre où des marins ont été tués.

À la demande de sa famille, le préfet, le commissaire de police du Havre et l’administration de l’inscription maritime plaident en sa faveur « en raison des bons renseignements recueillis sur le compte de l’intéressé ». En vain. Roland Lebel est incarcéré dans le quartier allemand de la prison Bonne-Nouvelle de Rouen puis les autorités d’occupation le transfèrent dans le Frontstalag 122 du camp d’internement de Compiègne (mle 3 900) le 15 juin. De là, il est déporté (mle 45 739  incertain) dans le convoi d’otages du 6 juillet 1942, composé d’un millier de communistes présumés et de syndicalistes de la CGT et d’une cinquantaine de juifs. Comme nombre de ses camarades, il ne survit pas aux effroyables conditions d’existence dans le camp de concentration d’Auschwitz. Il meurt le 18 septembre 1942 selon l’acte de décès établi par l’administration SS du camp, alors qu’a lieu une grande « sélection » au cours de laquelle 148 déportés du convoi des « 45 000 » sont déclarés décédés en deux jours, probablement gazés parce que considérés comme « inaptes au travail ».

Son nom est inscrit sur le monument commémoratif de la Résistance et de la Déportation du Havre.

Sources : SHD-Caen : 21P473743 ; deportes-politiques-auschwitz.fr ; memoirevive.org

Catherine Voranger