SZAJNFELD Anna

SZAJNFELD Anna // Naissance : 1-5-1916 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 31-7-1943 à  ;  ; Assassinée

Les parents d’Anna Szajnfeld (ou Schainfeld) sont des Juifs polonais arrivés de l’Empire russe en 1912. L’année avant sa naissance, ils se sont installés à Rouen et son père y est ouvrier boulanger, puis marchand des quatre saisons. Anna grandit avec ses quatre frères et sa sœur France  dans une cité populaire de l’Est de la ville, rue des Capucins. D’abord de nationalité russe, elle est Française au plus tard depuis que ses parents ont été naturalisés en 1928. Elle travaille comme vendeuse et en avril 1941, elle épouse un Rouennais non-juif, Roland Lebon. Elle réside en dernier lieu 12 impasse des Sapins avec son mari.

Dans la capitale normande occupée, elle est recensée comme Juive en octobre 1940. Puis en 1941, on lui interdit d’exercer sa profession, car les Juifs ne doivent plus être en contact avec le public. Elle figure ainsi sur les listes de contrôle des Israélites comme « ex-vendeuse » ou « sans profession ». Ses parents décèdent en 1942 et ses quatre frères échappent aux arrestations.

Mais en janvier 1943, sa sœur et elle sont victimes de la grande rafle de Seine-Inférieure planifiée par la section antijuive de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale et organisée sur place par les autorités préfectorales. Dans la nuit du 15 au 16, des policiers français viennent chercher Anna au domicile conjugal, en présence de son mari Roland qui rejoint plus tard les FFI. Puis elle est internée dans le centre de transit de la rue Poisson, où elle est enregistrée à 1 h 30 du matin. Après y avoir passé quelques heures, elle est conduite à Drancy. Comme elle est conjointe d’« aryen » et à ce titre non encore déportable, elle est d’abord transférée le 9 mars au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret). Mais elle est ramenée à Drancy le 12 juillet en vue de sa déportation à Auschwitz par le convoi no 58 du 31 juillet 1943. Comme sa sœur France, elle est assassinée dans le centre de mise à mort.

Anna Lebon figure, sous son nom de jeune fille, sur la stèle des morts en déportation de la synagogue de Rouen, et sa mémoire est aussi honorée par une inscription sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN/CDJC : F/9/5709, 5732, 5763 ; SHD-Caen : 21P 473 874 ; AD76 : 4M2281, 3352W2, 54W5320, 6M676, 6M686, 6M728 ; EC (Rouen) ; memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Corinne Bouillot