LEBON Arthur

LEBON Arthur // Naissance : 3-10-1879 à Raismes (Nord) ; Domicile : Ambenay Eure () ; Repression : Déporté le 16-8-1943 à  ; 1-3-1945 à Bergen-Belsen (Allemagne) ; Décédé

Arthur Lebon naît un jour d’octobre 1879 à Raismes d’un père, Antoine Lebon, garde-barrière aux chemins de fer du Nord, et d’une mère, Adèle Houry, ménagère. Ancien combattant de la Grande Guerre, il n’a pas démérité durant ces quatre années d’engagement. Promu au grade de sergent, il a reçu la Croix de guerre.

Marié une première fois avec Marie Pollet avec laquelle il a une fille, Edmonde, née en 1925, il divorce et épouse en secondes noces Eugénie Dufresne à la mairie du 15e arrondissement de Paris le 10 janvier 1939. Une quinzaine de jours auparavant, les futurs époux ont passé un contrat de mariage devant maître Brou à Rugles dans l’Eure, ce qui laisse penser qu’Arthur, ou son épouse, bien qu’ils vivent au numéro 3 de la rue Charles Lecoq à Paris, ont déjà des attaches en Normandie.

Quand s’installe-t-il à Ambenay (Eure) où il est officiellement domicilié lorsque la Gestapo vient l’arrêter le 2 juillet 1942 ? Était-il allé se « mettre au vert » afin d’échapper à une surveillance gênante ? En effet, depuis décembre 1941 d’après l’attestation de sa cheffe de réseau, Marie-Madeleine Méric, Arthur est « Petit Vieux ». Ancien agent de renseignement de l’armée française, recruté comme agent pour le réseau S.R. Alliance, il en devient un des cadres. C’est sur dénonciation d’un agent double qu’il est arrêté chez lui en cet été 1942. Incarcéré à la prison de Fresnes à partir du 20 juillet 1942, il est déporté le 16 août 1943, en vertu du décret Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) qui permet aux Allemands de déporter sans jugement ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis. Le convoi qui l’emporte a pour destination le camp de Neue Bremm à Saarbrücken, réputé pour pratiquer la torture. Arthur y reste durant une période indéterminée, après quoi il est transféré au KL de Sachsenhausen puis, le 28 janvier 1945, à celui de Bergen-Belsen, devenu un véritable mouroir pour les déportés malades. Il y décède le 1er mars 1945 de « faiblesse circulatoire », aux dires de ses bourreaux...

Son nom figure sur le monument aux morts d’Ambenay.

Sources: SHD-Caen: 21P473875; AD59: 1Mi EC 491R001 ; AD75 : 15M367; Mémorial de Sachsenhausen ; Gedenkbuch Bergen-Belsen ; Mémorial de “L’Alliance”, p. 79

Ludivine Ponte