LEBRET Maurice

LEBRET Maurice // Naissance : 12-6-1925 à Bayeux (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 21-6-1944 à 29-10-1944 à  ;  ; Rescapé Ebensee Allemagne

Commis boucher aux abattoirs de Bayeux, Maurice Lebret réside au 49 Rue Neuve-Saint-Jean et est requis par le service du travail ogligatoire pour aller travailler en Allemagne. Afin d’éviter des représailles à sa famille, son frère est déjà réfractaire et vit sous une fausse identité, il se soumet à la convocation qui l’affecte, le 13 avril 1944, à Waren-Müritz (Mecklembourg). D’abord employé dans une grande charcuterie de la ville, le jeune Normand est bientôt dirigé vers une usine métallurgique, la Mecklenburgische Metallwarenfabrik (MEMEFA) qui produit des pièces pour les usines Heinkel à Rostock. Cette situation le révolte, et il fait tout pour saboter son outil de travail ou simuler un accident. Très tôt, il conçoit le projet de s’évader afin de retourner clandestinement en France. Deux tentatives, effectuées quelques semaines après le Débarquement en Normandie, échouent de justesse. Ramené manu militari à son usine, il s’arrange pour mettre hors d’usage la grosse machine-outil (une étireuse d’aluminium) sur laquelle il travaille depuis son arrivée. Le sabotage est trop visible et Maurice Lebret est arrêté le 21 juin 1944. Remis entre les mains de la Gestapo, le 23 juin, il est incarcéré à la prison du tribunal de Borken (mle 125/44). Condamné pour sabotage, il est déféré, le 29 octobre 1944, au camp de concentration d’Oranienbourg-Sachsenhausen (mle 12 1635). Après la quarantaine, le Normand est affecté au Kommando Speer, où il doit charger et décharger, sous la férule de gardiens SS, des péniches et wagons de marchandises. En janvier 1945, il est incorporé à la 12 e  SS Baubrigade ; Kommando itinérant chargé de procéder au déblaiement des voies ferrées bombardées. Une errance dangereuse qui le conduit, en l’espace de trois mois, de la région de Berlin à la vallée du Rhin, puis de la Rhénanie-Palatinat à la Bohême-Moravie et à l’Autriche. Maurice Lebret achève ce long et douloureux périple au printemps 1945, à Ebensee, Kommando extérieur du camp de concentration de Mauthausen, où il est libéré par les Américains, le 6 mai. Rapatrié par Longuyon (Meurthe-et-Moselle), puis par le centre Lutetia à Paris, le Bayeusain, malade et affaibli, retrouve sa famille, au complet, sur le quai de la gare de Caen, le 26 mai 1945.

Source : Arolsen ; SHD-Caen : 21P 588416 ; AD 14 : 1J /23 /3, Souvenirs de Maurice Lebret ; Archives familiales

Gérard Fournier